著者
梅木 達郎 Tatsuro UMEKI
出版者
東北大学大学院国際文化研究科
雑誌
国際文化研究科論集 (ISSN:13410857)
巻号頁・発行日
no.1, pp.57-76, 1994-03-30

La Chambre claire de Roland Barthes ne se caracterise pas seulement par la coexistence de deux recherches: celle de l'essence de la Photographie et celle de la mere perdue, mais encore et surtout par le melange subtil du discours theorique et du discours narratif. Ici, les concepts ne se developpent pas dans un espace homogene, a-temporel et impersonnel, mais ils evoluent dans une sorte d'aventure, dans un recit qui, au fur et a mesure de divers rebondissements, presente un proces de transformation entre l'etat initial et l'etat final. Cette mise en narration de la recherche nous oblige a nous interesser autant a la forme qu'au contenu du texte. La Chambre claire s'ouvre sur l'etonnement que provoquent chez le narrateur certaines photographies; le point tournant de son analyse, c'est la decouverte de la photo de sa mere dite <<la Photographie du Jardin d'Hiver>>; la fin, la revelation de la verite. Bien qu'il s'agisse bel et bien d'un recit de recherche, on peut constater aussi qu'il n'y a pas de reel developpement et que la these declaree a. la fin du texte n'est rien d'autre que ce que Barthes a affirme des le debut du livre: le referent de la photographie a ete. A la fois recherche et tautologie, telle est l'allure singuliere de cette ecriture. Tout en revendiquant inlassablement la realite a l'etat passe de l'objet photographie, il approfondit son analyse pour decouvrir d'abord la verite et ensuite la folie de l'image photographique. On pourrait appeler ce mouvement singulier de Barthes qui avance en pietinant une logique hyperbolique. Realiste excessif sur la photographie, Barthes insiste sur l'existence du referent photographique a tel point que l'image photographique s'affirme comme plus reelle que l'objet percu; a la difference du cinema (et de la vision directe) ou une image glisse vers d'autres dans le mouvement temporel, la photographie nous offre une image immobile qui se constitue sous un autre mode que celui de l'objet reel. Elle nous apparait avec une evidence trop poussee, trop chargee pour etre simplement reelle. De sorte qu'elle permet de confondre la realite et la verite. Mais cette image d'intensite trop forte, n'appartenant plus au monde reel, approche de la folie. Ainsi, le realisms absolu de Barthes debouche finalement sur la <<verite folle>> du referent photographique. Ce mouvement hyperbolique de la pensee permet enfin d'echapper au referentialisme naif et de deconstruire le realisme fonde sur l'au-dela du signe.

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