- 著者
-
長沼 圭一
- 出版者
- 日本フランス語フランス文学会
- 雑誌
- フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
- 巻号頁・発行日
- no.83, pp.90-100, 2003-10-21
Quand le motfemme apparait sans determinant en position attributive dans une phrase copulative, il y a au moins deux interpretations possibles : dans l'une, il s'agit de la feminite, et dans l'autre, il s'agit simplement du sexe feminin. Selon Riegel (1985), il y a de meme deux interpretations possibles a propos des noms de profession sans determinant en position attributive dans une phrase copulative : l'enonce Pierre estprofesseur s'interprete soit comme Pierre est professoral, soit comme Pierre enseigne. Le choix de l'une ou l'autre interpretation ne depend pas, comme le signale Riegel, du degre de l'adjectivation, totale ou partielle, du nomprofesseur, mais du fait qu'il decrit une ≪qualite≫ ou un ≪role≫ : il s'agit de la qualite de professeur dans la premiere interpretation, et du role de professeur dans la seconde. On peut done parler, dans le premier cas, de ≪fonction de description de qualite≫, et dans le second, de ≪fonction de description de role≫. Pour que la fonction de description de role soit possible, il faut operer des distinctions socio-culturelles : l'enonce je suisfemme presuppose l'intention de distinguer socio-culturellement la classe des femmes de celle des hommes, tandis que ce n'est pas forcement le cas dans l'enonce je suis une femme, qui exprime ce qu'est la locutrice au point de vue biologique, et non socio-culturel. Les syntagmes nominaux a fonction de description de role apparaissent sans determinant parce qu'ils sont a l'origine des etiquettes, qui referent sans determinant a des classes. Lorsqu'elles sont utilisees metalinguistiquement comme attributs du sujet humain, ces etiquettes, ne referant plus aux classes, ne jouent que le role de denominations de celles-ci, et entrainent par defaut l'interpretation de la categorisation.