- 著者
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田之頭 一知
- 出版者
- 美学会
- 雑誌
- 美學 (ISSN:05200962)
- 巻号頁・発行日
- vol.46, no.4, pp.49-59, 1996-03-31
Chez Brelet, la sonorite, qui se deploie dans le temps, se fonde sur la conscience et lui est matiere docile. La conscience cree une oeuvre musicale en organisant le temps reel par le moyen de cette matiere. Mais il faut que l'oeuvre possede une origine et une fin absolutes pour se suffire parfaitement. Pour cela, la conscience tient compte des aspects formels de la sonorite et la considere comme matiere formelle, et en fait la source de la forme temporelle de l'oeuvre. C'est-a-dire que la conscience applique les categories de causalite, de finalite et d'identite au deploiement temporel de la sonorite, pour que l'oeuvre musicale se replie sur elle-meme. L'objet principal de l'audition est donc la forme temporelle de l'oeuvre. Cette forme a la fois s'incarne dans le deploiement de la sonorite et se deploie dans ce silence qui est au fond de celle-ci. L'auditeur doit susciter la presence spirituelle de l'oeuvre pour entendre sa forme temporelle comme telle. Cet presence s'accomplit finalement quand la musique cesse de resonner. Or le temps musical, chez Brelet, est l'essence metaphysique du temps et c'est l'eternel present. Donc, ce temps qui s'ouvre sur l'eternite est revele dans le silence de l'oeuvre.