- 著者
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荻野 厚志
- 出版者
- 美学会
- 雑誌
- 美學 (ISSN:05200962)
- 巻号頁・発行日
- vol.59, no.1, pp.15-28, 2008-06-30
Dans Lascaux ou la naissance de l'art (1955), Georges Bataille se heurte a une aporie de l'art prehistorique, en y trouvant l'essence de magie: il lui fallut admettre son cote utile, alors qu'il considerait l'art en general comme inutile. Cette aporie tient a l'ambiguite meme de l'<<art magique>>, ambiguite qui caracterise l'esthetique anthro-pologique de Bataille, dont la naissance releve du travail qui se lie a calcul interesse et a l'intention efficace. Mais, pour Bataille, l'intention magique doit etre depassee par l'operation qui fait participer les hommes a la realite sensible ou bien au sacre par le jeu. Bataille trouve les signes de l'operation dans l'<<aveugle surete>> qui compose l'ensemble magnifique de la frise de Lascaux, et dans l'expression de l'<<enchevetrement>>. Il nous amene a ignorer la necessite materielle au milieu de cette realite sensible, a la faveur de la volonte de merveille qui communique avec nous. Etrangere a l'intention prealable et efficace, cette realite se caracterise par l'essence ephemere: l'operation qui ouvre cette realite veut dire la creation d'un monde, il s'agit de chaque geste recommence au moment de <<genie>>. Ce que Bataille presente est l'oeuvre d'art qui n'a pas de sens de decoration durable. Nous pouvons conclure donc que l'<<art magique>> est la survivance miraculeuse des gestes ephemeres.