著者
畠山 達
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
no.99, pp.163-178, 2011-08-26

Aujourd'hui encore, un prejuge ancestral vis-a-vis des poemes en prose ainsi que le decalage de temps qui nous eloigne de leur enfantement nous dissimulent les aspects fondamentaux du Spleen de Paris. Dans cet article, nous devoilons certains desseins initiaux de Baudelaire en nous appuyant sur la question du vers et de la prose. Nous montrons tout d'abord, a travers les pratiques et les manuels scolaires de l'epoque, que les vers et la prose formaient deux pendants inseparables: dans les exercices scolaires de versification ou la prose formait une matiere a mettre en vers; dans la rhetorique ou s'imposaient deux styles nettement differents pour les vers, <<langage des Dieux>>, et pour la prose, <<langage des enfants>>; enfin, dans l'acceptation generale de l'epoque ou les vers etaient consideres comme une <<peinture>> et le texte en prose comme une <<ebauche>>. Baudelaire se sert admirablement des partis pris de ses contemporains pour creer une nouvelle poetique ou, au lieu de dessiner une image fixe, le poete cherche deliberement a brouiller les images. Il ne dessine plus le monde exterieur, mais montre le mecanisme de la creation poetique, autrement dit, un monde interieur. La comparaison entre <<A une passante>> et <<Le Desir de peindre>> s'avere sur ce plan un exemple paradigmatique. Baudelaire aurait de la sorte vise une <<ebauche parfaite>>, qu'il mentionne a propos des dessins de Constantin Guys, et il arrive ainsi, et dans les vers et dans la prose, a depasser les <<limites assignees a la Poesie>>.

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