- 著者
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重松 健人
- 出版者
- 宗教哲学会
- 雑誌
- 宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
- 巻号頁・発行日
- vol.23, pp.71-79, 2006 (Released:2019-03-21)
Dans son article intitulé 《Violence et Métaphysique》, Derrida a tenté de démontrer l’insuffisance de la pensée de Levinas en tant que pensée du langage. Tout en concédant à la parole un rôle primordial et en récusant la pensée de l’être de Heidegger, Levinas devrait, selon Derrida, inévitablement aboutir à 《un langage sans phrase, un langage qui ne dirait rien》. Mais Derrida nous présente, croyons-nous, une lecture assez infidèle à la pensée de Levinas. Alors que Derrida cherche toujours à lire les textes de Levinas par le biais du langage tout en s’appuyant sur la pensée heideggérienne, Levinas essaye de décrire le sens que je reçois, non pas de l’anonymat de l’être mais d’Autrui par sa parole comme enseignement. C’est ce sens 《an-historique》 que Derrida voudrait exclure de sa propre conception de la philosophie et c’est, par ailleurs, avec ce sens que, chez Levinas, la pensée est dégagée du repliement sur elle-même, c’est-à-dire de l’《égoïsme de l’ontologie》. La pensée de Levinas n’est pas guidée par la 《problématique du langage》 mais par ce sens transcendant.