著者
重松 健人
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.27, pp.30-43, 2010 (Released:2019-09-18)

Signification se conçoit, en général, en tant que l’acception d’un mot. Il en est de même pour les traductions japonaises des œuvres de Levinas dans lesquelles cette notion est traduite par imi ou imi-sayou (acception ou sa fonction). Mais pour Levinas qui affirme que « l'essence du langage est la relation avec Autrui », le fait de signifier n’est pas la fonction du signe saussurien mais le fait de proposer des signes pour Autrui. Toutefois cela n’empêche pas que la signification est toujours acception d’un mot ; Levinas déploie ses réflexions sans dissiper l’équivocité de cette notion – acception et/ou proposition des signes (pour Autrui) – de façon à éviter sa fixation-nominalisation comme acception univoque, qui serait inévitable dans un énoncé déjà posé, et à faire résonner la verbalité de signifier en elle. En refusant l’intuitionnisme de Husserl, Levinas admet « l’antiplatonisme » de Merleau-Ponty qui affirme cette équivocité et la pluralité des langues et des cultures. Pourtant, à la différence de Merleau-Ponty, Levinas insiste sur l’importance de l’orientation « pour Autrui » – sens en tant qu’acception et/ou direction, altérité d’Autrui par rapport à moi – qui surgit dans la rencontre avec Autrui et sans laquelle aucune signification, c’est-à-dire proposition des signes, ne serait possible.
著者
重松 健人
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.32, pp.95-108, 2015-03-31 (Released:2018-08-28)

Dans la préface rédigée pour la réédition de son propre livre Le temps et l’autre, Levinas reconnaît « les insuffisances » de cet écrit de jeunesse : l’autre avait été, dans ce livre, désigné comme si c’était un « simple objet », et défini par des expressions négatives telles que « je ne suis pas l’Autre » ou « Autrui (…) est ce que je ne suis pas ». Mais en introduisant dans ses recherches les problématiques du langage, Levinas a essayé, surtout dans son premier ouvrage majeur Totalité et Infini, d’expliquer l’autre comme ce qui dépasse le concret d’autrui et qui ne revêt plus de connotation négative. La parole d’autrui ne transmet que le son. Pourtant, en accueillant cette parole, le moi songe ou « attend » une compréhension autre que moi-même, et « respecte » l’autre possibilité de penser. C’est cette parole même qui me fait penser autrement sans « corrompre » ma liberté. Je réponds à autrui et le sollicite de donner d’autres explications pour mieux entendre. Dire et dédire, c’est l’œuvre même du langage. Cette relation du langage est, selon Levinas, l’enseignement même de l’Idée de l’Infini chez Descartes.
著者
重松 健人
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.23, pp.71-79, 2006 (Released:2019-03-21)

Dans son article intitulé 《Violence et Métaphysique》, Derrida a tenté de démontrer l’insuffisance de la pensée de Levinas en tant que pensée du langage. Tout en concédant à la parole un rôle primordial et en récusant la pensée de l’être de Heidegger, Levinas devrait, selon Derrida, inévitablement aboutir à 《un langage sans phrase, un langage qui ne dirait rien》. Mais Derrida nous présente, croyons-nous, une lecture assez infidèle à la pensée de Levinas. Alors que Derrida cherche toujours à lire les textes de Levinas par le biais du langage tout en s’appuyant sur la pensée heideggérienne, Levinas essaye de décrire le sens que je reçois, non pas de l’anonymat de l’être mais d’Autrui par sa parole comme enseignement. C’est ce sens 《an-historique》 que Derrida voudrait exclure de sa propre conception de la philosophie et c’est, par ailleurs, avec ce sens que, chez Levinas, la pensée est dégagée du repliement sur elle-même, c’est-à-dire de l’《égoïsme de l’ontologie》. La pensée de Levinas n’est pas guidée par la 《problématique du langage》 mais par ce sens transcendant.
著者
重松 健人
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.12, pp.96-110, 1995 (Released:2018-08-26)

Dans Totalité et Infini E. Levinas représente la relation éthique entre le moi et l’Autrui en utilisant “le langege ontologique”. Cette terminologie rend difficile l’interprétation de cet ouvrage ; car il conteste, d’autre part, l’ontologie, qui, d’après lui, subordonne la justice à la liberté violente. Nous essaierons d’éclaircir cet enchevêtrement. Il décrit le Moi et l’Autrui comme êtres en définissant leurs manières d’être. En même temps il démontre que la relation entre eux préexiste à la compréhension ontologique d’eux par le moi. En outre, il insiste sur le fait que de cette relation dépend la possibilité de la mise en question par l’Autrui, c’est-à-dire celle de l’éthique. Le raisonnement de Levinas ainsi présenté est ontologique puisqu’il définit les manières d’être des êtres. Pourtant il n’explicite pas toujours la différence ontologique dans sa terminologie. Alors même s’il insiste sur la relation avec l’étant qui est Autrui comme relation ultime, il ne veut pas présenter la philosophie “ontique”. Mais, il est aussi certain qu’il ne veut pas demeurer dans la problématique ontologique. Dans cet ouvrage, malgré sa présentation “ontologique” de la priorité de la relation avec l’étant, il cherche à proposer cette relation comme expérience antérieure à l’ontologie. Autrement dit, il prétend dépasser l’ontologie au moyen d’elle-même. Par ce raisonnement compliqué, il cherche à montrer comment l’éthique est possible pour nous qui existons dans “la dure réalité”.