著者
関根 小織
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.22, pp.51-67, 2005 (Released:2019-03-21)

Depuis la moitié des années 1980, Jacques Derrida aborde de front des problèmes juridico-éthico-politiques. Après ce qu’on appelle 《le tournant éthico-politique》, il semble qu’il défend la déconstruction contre le nihilisme. Autrement dit, il s’agit de surmonter l’absence de règles, de normes et de critères transcendants que la déconstruction, dans son impossibilité même à marquer la limite des oppositions hiérarchisantes de la métaphysique, a engendrée. Cet article a pour objet de montrer que la pensée de Derrida d’après le tournant éthico-politique trouve sa source dans ses propres travaux antérieurs, plutôt que dans des travaux de Levinas. Dans sa philosophie du droit, Force de loi (1994), Derrida a mis l’accent sur la force dans la fondation du droit. Mais ce qu’il a mis en lumière dans cet ouvrage, c’est non seulement que le droit se fonde sur la force illégitime, mais aussi que cette force implique potentiellement l’impuissance, dans la mesure où elle nécessite d’avoir recours à la 《crédit》 ou à 《l’acte de foi》 du peuple. Même si un droit s’institue, il ne se rend légitime qu’à condition de remplir une promesse de se répéter un jour ou l’autre. Le fondement du droit dépend de l’avenir et on accorde crédit à sa justice sous réserve de son itération. En ce sens le droit doit toujours différer son fondement ou son origine à cet avenir. Par conséquent la philosophie derridienne du droit se rattache aux idées de la 《différance》 et du 《supplément d’origine》. Selon la pensée derridienne sur la religion, “Foi et savoir” (1996), ce crédit ou cette foi, qui contribuent à établir le fondement du droit, sont également indispensable au 《messianique》, c’est-à-dire à l’ouverture à l’avenir ou à ce qui vient. À ce propos, Derrida fait une allusion suivante : plus le monde contemporain fait des progrès télé-technologique, plus il faut ce crédit ou cette foi.
著者
関根 小織
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.16, pp.94-106, 1999 (Released:2019-03-20)

L’éthique de Levinas se fonde sur le primat de l’idée de l’infini par rapport à celle de la totalité. Selon lui, ces deux idées sont différentes par ce que la totalité est théorétique et l’infini est morale. Ce qui me semble important, c’est que ces deux idées non pas s’opposent mais se posent d’une manière différente. Tous les deux signifient ce qui transcende les donnés partiels. Pourtant l’idée de la totalité se pose par erreur comme Être, et celle de l’infini ne se pose que comme Idée. Ainsi ces deux idées ressemblent à l’idée transcendantale chez Kant. Cette idée transcendantale dans l’utilisation constructive qui suscite des apparences illusoires, équivaut à l’idée de la totalité chez Levinas. Et l’idée transcendantale dans l’utilisation régulatrice qui se montre non pas comme Être mais simplement comme Idée, équivaut à celle de l’infini levinassienne. Cette distinction de l’idée et de l’Être s’inscrit dans les réflexions levinassiennes sur le temps. D’une part, Levinas réfléchit sur le temps comme relation à l’Être dans ses premières œuvres. C’est le temps immanent et Levinas le nomme〈le temps de l’économie〉. D’autre part, il réfléchit sur le temps comme relation à 1’Idée dans ses œuvres postérieures. C’est le temps transcendant et il le nomme 〈le temps du désir〉 ou 〈Diachronie〉.
著者
関根 小織
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.30, pp.37-52, 2013-03-31 (Released:2019-08-08)

Malgré sa condamnation de la rhétorique dans Totalité et infini (1961), Levinas écrit de nombreuses notes concernant la métaphore entre 1960 et 1972, et fait une conférence intitulée «La Métaphore» au Collège Philosophique en 1962. Cet article a pour objet de clarifier, par une étude détaillée de ces matériaux, sa déclaration suivante : «La métaphore par excellence est Dieu». Nous commençons par remarquer dans notre section 1 que dans ses Notes Levinas s’évertue à réconcilier l'évaluation du fonctionnement de la métaphore avec sa philosophie de l'éthique. Dans la section 2, nous faisons une étude détaillée du manuscrit pour «La Métaphore». La section 3 est consacrée à examiner la portée de sa théorie sur la métaphore. Il est devenu évident qu’une distinction entre deux types de métaphore proposée dans sa théorie de la métaphore correspond à la distinction entre deux niveaux, celui immanent et celui transcendant, de son œuvre Totalité et infini. Enfin, en proposant sa théorie de la métaphore comme une analogie dans la direction opposée, nous suggérons que le tournant de la phénoménologie consiste en l'approfondissement d'une interprétation de l’a priori, qui se rattache à la théorie postérieure de Husserl .
著者
関根 小織
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.22, pp.51-67, 2005

Depuis la moitié des années 1980, Jacques Derrida aborde de front des problèmes juridico-éthico-politiques. Après ce qu'on appelle 《le tournant éthico-politique》, il semble qu'il défend la déconstruction contre le nihilisme. Autrement dit, il s'agit de surmonter l'absence de règles, de normes et de critères transcendants que la déconstruction, dans son impossibilité même à marquer la limite des oppositions hiérarchisantes de la métaphysique, a engendrée. Cet article a pour objet de montrer que la pensée de Derrida d'après le tournant éthico-politique trouve sa source dans ses propres travaux antérieurs, plutôt que dans des travaux de Levinas. <br> Dans sa philosophie du droit, <i>Force de loi</i> (1994), Derrida a mis l'accent sur la force dans la fondation du droit. Mais ce qu'il a mis en lumière dans cet ouvrage, c'est non seulement que le droit se fonde sur la force illégitime, mais aussi que cette force implique potentiellement l'impuissance, dans la mesure où elle nécessite d'avoir recours à la 《crédit》 ou à 《l'acte de foi》 du peuple. Même si un droit s'institue, il ne se rend légitime qu'à condition de remplir une promesse de se répéter un jour ou l'autre. Le fondement du droit dépend de l'avenir et on accorde crédit à sa justice sous réserve de son itération. En ce sens le droit doit toujours différer son fondement ou son origine à cet avenir. Par conséquent la philosophie derridienne du droit se rattache aux idées de la 《différance》 et du 《supplément d'origine》. <br> Selon la pensée derridienne sur la religion, "Foi et savoir" (1996), ce crédit ou cette foi, qui contribuent à établir le fondement du droit, sont également indispensable au 《messianique》, c'est-à-dire à l'ouverture à l'avenir ou à ce qui vient. À ce propos, Derrida fait une allusion suivante : plus le monde contemporain fait des progrès télé-technologique, plus il faut ce crédit ou cette foi.