著者
髙橋 奈月
雑誌
学習院大学人文科学論集 (ISSN:09190791)
巻号頁・発行日
no.22, pp.71-99, 2013-10-01

La Trilogie des jumeaux d’Agota Kristof (1935-2011) a pour sujet la chronique de deux jumeaux, elle est constituée de trois romans : Le grand Cahier (1986), La Preuve (1988) et Le troisième Mensonge (1991). Notre étude de La Trilogie portera sur le portrait de famille. C’est l’histoire de deux jumeaux exilés pour des raisons politiques, cependant le sujet ne porte pas sur cet exil, mais sur la famille. Dans ces trois romans, les protagonistes écrivent sur leur famille : tantôt à partir de leurs souvenirs de famille, tantôt à partir de leur observation des relations avec leur mère, ou alors à partir de leur réflexion sur l’amour intime ou familial. Les jumeaux recherchent aussi chez les autres une expression de la maternité ou de la paternité. On va voir surtôt Le Grand Cahier et La Preuve parce que structurellement, le troisième est beaucoup different du premier et du deuxième. La première partie est consacré à l’analyse du Grand Cahier. Premièrement, nous verrons comment la famille est décrite, surtôt la mère. Après la séparation de la mère et des jumeaux, celle-ci devient un beau souvenir dans la tête des jumeaux bien qu’ils essayent d’écire de manière objective. Ils ne disent pas leurs émotions, mais on peut noter qu’ils n’écrivent que de belles histoires sur leur mère. Leur père dans leurs souvenirs est toujours méchant et cela vient renforcer la tendresse pour la mère. Leur grand-mère aussi est décrite de manière négative : elle est laide, sale avec une forte haine, à l’opposé de la mère gentille, douce, propre et aimante. Pourtant, après leurs retrouvailles avec leur mère, les deux jumeaux la trouvent éloignée de ce qu’ils avaient imaginé. Ils s’aperçoivent qu’ils avaient fait de leur mère une mère idéale dans leurs souvenirs, c’est aussi ce que montre la lecture de cette première partie. Dans la deuxième partie, nous analysons La Preuve sur le même thème : la famille. Un des jumeaux, Lucas, a perdu sa famille pendant la guerre, il est séparé de son frère qui s’est exilé et ne parvient plus à trouver quelqu’un avec qui il aurait un lien de parenté. Après la mort de son père, Lucas commence à appeler Monsieur le curé « mon père », il devient l’amant d’une femme qui ressemble à sa mère et essaie d’élever un enfant comme son frère. C’est-à-dire qu’il essaie de reconstruire sa famille perdue, mais cette famille ne fonctionne pas : les uns meurent et les autres quittent la ville. Quand son frère exilé revient dans sa ville, il ne parvient pas à le revoir. Cette histoire raconte l’exil de la famille.