- 著者
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河本 真理
- 出版者
- 美学会
- 雑誌
- 美學 (ISSN:05200962)
- 巻号頁・発行日
- vol.48, no.2, pp.49-60, 1997-09-30
La peinture classique, qui se fonde sur la ressemblance, tente d'exclure, dans la mesure du possible, de son champ l'ecriture. Cependant, la deconstruction des lois de la perspective classique a entraine la reintroduction de l'ecriture dans l'espace pictural au moment du cubisme. Cela a permis a Kurt Schwitters de tenter de reunir les genres artistiques, et tout d'abord la peinture et la poesie, pour qu'ils se fondent dans le Merzgesamtkunstwerk. L'ecriture de Schwitters ne constitue pas un message clair ; fragmentee, elle reste subordonnee a l'esthetique. Elle se libere de la notion de langue-nomenclature, ou l'on nomme des objets qui existent en-dehors de la langue, et devient "materiau" en soi. Cette opacite de l'ecriture chez Schwitters designe une affinite avec l'ecriture cubiste. Dans le cas des inscriptions politiques, la fragmentation et l'illisibilite de l'ecriture sont le signe de son refus absolu d'un "art au service de l'ideologie" ; il se distingue ainsi de la propagande politique de Dada-Berlin. D'ailleurs, Schwitters recherche l'arbitraire du signe linguistique de facon plus radicale que les cubistes qui restent representatifs. Le signifiant du titre=ecriture ("und"), qui entre dans ses images non-representatives, ne se refere plus qu'au signifiant lui-meme comme dans Das Undbild. Cette absence de referent derange avec ironie notre code de lecture. A travers "Merz", Schwitters articule le monde et cree continuellement un nouveau sens.