- 著者
-
辻川 慶子
- 出版者
- 日本フランス語フランス文学会
- 雑誌
- フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
- 巻号頁・発行日
- no.95, pp.171-183, 2009-09-10
L'enjeu de cet article est d'analyser le rapport du politique et du religieux mis en oeuvre par Nerval dans Les Illumines, et plus particulierement dans <<Cagliostro>>. Cette question permettra de mieux saisir le sens de l'ensemble du recueil ainsi que les reflexions historiques de Nerval face a la rupture operee par la Revolution franchise. Le sens du titre des Illumines et le choix des personnages apparaissent plus clairement a travers la comparaison du recueil avec les <<Prophetes rouges>>. Il s'agit, dans les deux cas, de repenser le lien possible entre le religieux, le politique et le litteraire, notamment dans les idees de reformes sociales presentant des speculations metaphysiques. Mais les personnages des Illumines sont des marginaux foncierement differents des <<Prophetes>> qui sont tous des fondateurs d'ecoles exigeant une adhesion collective. De meme, dans <<Cagliostro>>, Nerval reste mefiant vis-a-vis de la resurgence des ideologies theologico-politiques, revolutionnaires ou sectaires. Cette reflexion s'appuie sur un parallele, en apparence surprenant, entre deux ceremonies : celle de l'Etre supreme de Robespierre et les rites initiatiques de Madame Cagliostro. Nerval y critique la Revolution pour ses abus et ses deviances, sans pour autant la rejeter. Contre tout pouvoir politico-religieux, Nerval imagine alors une persistance des sentiments religieux, populaires ou savants. L'histoire millenaire qui ouvre le recit de <<Cagliostro>> temoigne de ce souci de depasser la rupture historique operee par la Revolution franchise, et de maintenir, par dela la <<mort des religions>> qui s'ensuit, la possibility d'un renouveau spirituel.