- 著者
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東海 麻衣子
- 出版者
- 広島大学フランス文学研究会
- 雑誌
- 広島大学フランス文学研究 (ISSN:02873567)
- 巻号頁・発行日
- no.34, pp.40-49, 2015
Le discours indirect libre se définit en général comme un procédé littéraire qui vise à mettre en résonance la voix du narrateur et celle du personnage, en supprimant la conjonction, « que » ou « si ». Diversement interprété, il permet alors de nombreuses possibilités d'écriture.En rappelant que ce discours tire son origine de la langue parlée, nous comprenons naturellement que Charles-Louis Philippe, qui se considérait comme un romancier populaire, l'ait choisi pour s'exprimer.Nous pouvons déjà en remarquer l'usage dans son premier ouvrage, Quatre Histoires de Pauvre Amour qui se compose de quatre contes. La Chair de Trois Gueux, l'un des deux écrits à la troisième personne, condition préalable au discours indirect libre, a retenu notre attention. Cet article propose une réflexion sur l'emploi de ce dernier chez Philippe, thème qui jusqu'à présent n'a pas été suffisamment abordé.Notre sujet sera de dévoiler comment le romancier réussit à inspirer chez le lecteur un sentiment de sympathie envers les auteurs d'un viol, les Trois Gueux misérables de cette histoire. L'analyse de plusieurs phrases nous révèlera l'efficacité du discours indirect libre. Grâce à cet artifice, Philippe qui était convaincu que « le vrai romancier se place en plein milieu de ses personnages : il va de l'intérieur à l'extérieur », s'assimile à ses personnages et leur accorde une certaine indulgence aux yeux du lecteur.Nous pouvons également remarquer que l'usage de cette forme de discours se développe au cours de ses œuvres. Par exemple, « la motivation pseudo-objective » de Bubu de Montparnasse indiquée par Leo Spitzer a un effet ironique et Contes du Matins ouvre un nouveau domaine original dans la façon de raconter une tragédie sur le mode humoristique.Nous comptons poursuivre cette étude susceptible, selon nous, de mettre en lumière le courant de l'époque.