- 著者
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伊ヶ崎 泰枝
- 出版者
- 広島大学フランス文学研究会
- 雑誌
- 広島大学フランス文学研究 (ISSN:02873567)
- 巻号頁・発行日
- no.26, pp.45-54[含 仏語文要旨], 2007
L'évolution de l'enseignement des langues en Europe prend pour départ la méthode grammaire-traduction dès la fin du XVIe siècle. Recourant à la démarche déductive dans la compréhension grammaticale, elle consiste en la traduction entre la langue maternelle et la langue cible. Ensuite, les méthodes directes telles que celles de F. Gouin et de Berlitz fleurissent dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans les années 1950-65 aux Etats-Unis, la méthode audio-orale, vise à l'acquisition de réflexes à travers des exercices structuraux. En France, la méthode structuro-globale audio-visuelle (S.G.A.V.) apparaît également au début des années 50. Le Conseil de l'Europe intervenant dans l'enseignement des langues, l'approche communicative, au début des années 1970, tient compte de son projet : en recourant à la linguistique pragmatique, rendre l'apprenant à être autonome dans son acquisition de l'aptitude à communiquer.Par ailleurs, l'enseignement du japonais débute en 1895 à Formos et à partir de l'année 1899, la méthode de YAMAGUCHI Kiichirô, une sorte de méthode directe influencée par celle de F. Gouin, remplace l'enseignement traditionnel basé sur la traduction. L'enseignement du japonais en Corée, qui a commencé en 1905, reste pourtant traditionnel. En Mandchourie, la méthode directe de YAMAGUCHI Kiichirô, introduite au début du XXe siècle, n'ayant pas été suffisamment efficace pour les adultes, ÔIDE Masaatsu développe sa méthode originale, dite « Sokuseishiki (accélératrice) ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, le japonais étant une des langues cibles importantes, l'armée de terre américaine étudie l'A.S.T.P. Après la Guerre, NAGANUMA Naoe publie plusieurs manuels, sous l'influence de la méthode Palmer.Les manuels de français actuels pour les débutants se caractérisent par l'usage de «documents authentiques » comme des annonces, des publicités, des enregistrements authentiques, etc., qui demande de repérer et de scruter les passages utiles selon le niveau des 4 aptitudes de l'apprenant. En revanche, dans les manuels de japonais pour les débutants, les textes sont souvent aseptisés, sans aucun «realia», qui a en effet tendance à n'être adopté qu'à partir du niveau moyen ou du niveau avancé. Le système d'écriture complexe du japonais, composé de hiragana, de katakana et de kanji, et sa tendance redondante au niveau du vocabulaire semblent susciter cette différence.Vis-à-vis de la grande diversité des apprenants, phénomène irréversible, l'enseignant se doit de maîtriser différentes méthodes pour que ceux-ci puissent trouver leur propre méthode pour apprendre la langue cible.