- 著者
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中 敬夫
- 出版者
- 宗教哲学会
- 雑誌
- 宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
- 巻号頁・発行日
- vol.30, pp.1-18, 2013-03-31 (Released:2019-08-08)
Exista-t-il vraiment «le tournant théologique de la phénoménologie française» au sens d’une déviation de la phénoménologie, comme le soutient D. Janicaud? Nous chercherons à y répondre négativement, examinant la relation entre la transcendance divine et la phénoménologie chez Marion, Lévinas et Henry, et cela en considérant le rapport entre l’altérité d’autrui et celle de Dieu, celui-ci étant pensé comme lieu de l’intersubjectivité. Marion déclare par exemple qu’autrui ne me devient accessible que dans le détour par Dieu qui, comme «meilleur amant», est le «lieu de soi que je veux et ai à devenir». Selon Lévinas à son tour la responsabilité pour autrui est le «lieu où se place le non-lieu de la subjectivité» et ce lieu ou cet espace intersubjectif est «essentiellement asymétrique», la «courbure» en étant la «présence même de Dieu». Mais ce lieu éthique lévinassien n’est pas si originaire de notre propre point de vue génétique ou archéologique ; pour le démontrer, nous recourrons à la dernière pensée de Henry touchant Dieu en tant que lieu de la naissance de l’ego et de l’alter ego. Ce que nous approuverons en fin de compte, ce sera une phénoménologie de l’affectivité, effectuée surtout par Henry et même Lévinas.