著者
久保田 麻里
出版者
日本フランス語フランス文学会関西支部
雑誌
関西フランス語フランス文学
巻号頁・発行日
vol.21, pp.63-74, 2015

<p> La dramaturgie classique prescrit des contraintes très strictes au poète dramatique : celui-ci doit faire tenir son action dans un espace et un temps restreints, ne peut la fonder que sur les discours, en s'abstenant de tout recours au merveilleux, et doit en conduire les péripéties selon le naturel et le vraisemblable. Mais Molière, dans sa pratique du genre comique, s'est totalement affranchi de cette primauté du discours et de la raison, qui démarque la tragédie de l'opéra. À partir des <i>Fâcheux</i>(1661), il a même accordé un soin particulier à une forme hybride, la comédie-ballet, destinée à unifier le texte et le spectacle, le discours et l'art visuel. Dans ses comédies-ballets, Molière s'applique à introduire dans la comédie des danses et des airs indispensables au déroulement de l'intrigue, et veille à l'enchaînement rigoureux de chaque entrée de ballet aux scènes parlées qui l'encadrent, ainsi qu'à sa liaison étroite avec le sujet de la pièce. Du point de vue de la signification des pièces, les deux composantes du genre se font contrepoids : le discours apporte cohérence et unité, tandis que la légèreté et l'irrationalité traditionnellement mises en avant par le ballet facilitent les dénouements. Il est donc juste de tenir la comédie et le ballet pour les éléments équivalents de base d'un art syncrétique chez notre dramaturge.</p>