- 著者
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松田 真里
- 出版者
- 日本フランス語フランス文学会関西支部
- 雑誌
- 関西フランス語フランス文学 (ISSN:24331864)
- 巻号頁・発行日
- vol.29, pp.39-48, 2023-03-31 (Released:2023-11-10)
Dans les oeuvres de Proust, on remarque la présence d’un grand nombre d’animaux humbles : têtards, libellules, colimaçons, poissons divers, abeilles, protozoaires, etc. qui relèvent de l’infra-animalité, selon la terminologie d’Anne Simon. L’intérêt pour les animaux, notamment dans les études philosophiques, est important de nos jours, et des recherches sur les animaux chez Proust ont déjà été menées. Raymonde Coudert a abordé différents aspects du sujet. Anne Simon a lancé un projet sur les animaux en littérature qui a donné lieu à beaucoup d’articles. Pauline Moret-Jankus a traité ce sujet sous l’angle de la biologie. Nous allons remarquer que les animaux humbles sont influencés non seulement par l’intérêt de l’histoire naturel de son époque mais aussi par la littérature. Nous allons étudier par exemple l’humble mouche et la chenille dans les Plaisirs et les jours et Jean Santeuil. « Humble » vient du latin humilis, qui signifie « bas, près du sol, peu élevé ». Dans le texte, une simple chenille est présentée comme « augure certain de la présence du dieu Eté ». Dans ses lettres, Proust a employé la métaphore d’animaux humbles (ver de terre, ver à soie, araignée ou guêpe fouisseuse) pour se représenter lui-même et pour représenter son idéal comme écrivain. Dans La Recherche, les animaux humbles sont encore davantage présents. Ils sont utilisés comme un moyen d’exprimer des pensées profondes et de se retrouver soi-même. Après l’obtention du prix Goncourt, Proust cite plusieurs fois le vers de La Fontaine : « L’autre exemple est tiré d’animaux plus petits. »