著者
川野 恵子
出版者
美学会
雑誌
美学 (ISSN:05200962)
巻号頁・発行日
vol.70, no.1, pp.13-24, 2019 (Released:2021-05-08)

Diderot a échangé le discours, qui était prédominant dans la tradition théâtrale française, contre la pantomime, et a rénové les œuvres dramatiques dans les années qui ont suivi 1750. En examinant la fonction langagière de ce nouveau médium qu’est le « pantomime », sur la base de la théorie des hiéroglyphes que Diderot présente dans sa Lettre sur les sourds et les muets (1751), nous nous proposons d’éclaircir comment cette dernière se transforme avec l’introduction de la pantomime. Dans cette lettre, Diderot qualifie le langage poétique, qui met en œuvre conjointement l’intelligence et la sensibilité, de « langue perfectionnée ». Selon Diderot, le langage dans cet état permet l’interaction entre l’expéditeur et le destinataire, un phénomène qu’il désigne sous le terme de « hiéroglyphe », et qui est propre au langage poétique. La pantomime est l’un des médiums qui convient la plus à la production de hiéroglyphes, et quand elle est introduite dans l’œuvre dramatique, non seulement le spectateur reçoit le langage, mais il sent également ce qui renvoie au signe linguistique. Ainsi, l’œuvre dramatique, qui à l’origine envoie unilatéralement un message au spectateur, se transforme en une existence réciproque où le spectateur participe lui-même à la génération linguistique.