著者
松葉 類
出版者
京都大学文学研究科宗教学専修
雑誌
宗教学研究室紀要 (ISSN:18801900)
巻号頁・発行日
vol.11, pp.82-98, 2014-12-05

Levinas est connu pour sa pensée sur l'« Autre » au sens éminent, mais il est aussi le penseur qui recherche la liberté du sujet, du « Même », comme les autres philosophes qui lui étaient contemporains. Mais la liberté levinassienne semble de prime abord totalement différente des conceptions de la liberté de ses contemporains, parce qu'elle acquiert fondamentalement un sens seulement en rencontrant l'Autre, c'est-à-dire dans la relation de responsabilité. Affirmant que « l'existance en réalité n'est pas condamnée à la liberté, mais est investie comme liberté. La liberté, nest pas nue. Philosopher, c'est remonter en deçà de la liberté, découvrir l'investiture qui libère la liberté de l'arbitraire. »(TI, 83), Levinas critique le concept sartrienne de la liberté pour esquisser la sienne. Nous allons d'abord considérer la place de son concept de « liberté » dans sa philosophie, en particulier dans Totalité et Infini (1961), puis examiner en trois points sa critique du concept sartrienne de la liberté: premièrement, la liberté sartrienne est l'arbitraire même; deuxièmement, la liberté sartrienne ne suppose pas l'altérité; troisièmement, la rencontre sartrienne avec l'autre est conflictuelle. Par cet examen de la critique levinassienne, nous verrons qu'en réalité, Levinas et Sartre partageaient des problèmes en commun. Nous devrons alors interpréter l'admiration que portait Levinas à Sartre dans Un langage pour nous familier (1980), le texte qui traite de la dernière pensée de Sartre.
著者
松葉 類
出版者
宗教哲学会
雑誌
宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
巻号頁・発行日
vol.38, pp.101-111, 2021-03-31 (Released:2021-11-02)

Il est de notoriété commune que le thème de la politique apparaît chez Emmanuel Levinas (1906-1995) dès ses premiers textes. Cependant, au travers du concept du « visage d’autrui dont je réponds » et de sa formule « Politique après ! », la politique est reléguée au second plan derrière l’éthique, qui est la première question philosophique chez Levinas. C’est pourquoi il nous paraît nécessaire de nous demander quelle est la place de la politique après l’éthique, c’est-à-dire comment la première émerge de la seconde.Afin de répondre à cette question, nous nous appuyons sur son discours talmudique « Au-delà de l’État dans l’État » (1988). Levinas y définit la démocratie comme une incarnation de l’éthique, et non comme un régime politique. Jacques Derrida (1930-2004) a également traité le problème de la démocratie dans son texte « Le Mot d’accueil » (1996), présenté lors d’une conférence en mémoire de Levinas. Dans ce texte, il décrit la relation entre l’éthique et la politique comme un « hiatus » en se référant à la définition de la démocratie donnée par Levinas. Cependant, l’interprétation du terme « démocratie » par Derrida semble différer de celle proposée par Levinas. En effet, chez Derrida, la démocratie se conçoit exclusivement comme un régime politique à part entière, tandis qu’elle peut s’incarner dans la politique quel que soit le régime chez Levinas.