- 著者
-
柴田 依子
- 出版者
- 日本比較文学会
- 雑誌
- 比較文学 (ISSN:04408039)
- 巻号頁・発行日
- vol.35, pp.89-101, 1993
<p> Certains poèmes français de Rainer Maria Rilke (1875–1926), composés vers la fin de sa vie (1923–1926), sont profondément influencés par le haïku japonais, comme le remarque H. Meyer.</p><p> Rilke a fait du haïku, à partir de 1920, à travers la langue française, entre autres par l'intermédiaire de <i>Sages et Poètes d'Asie</i> (P-L. Couchoud, 1919), conservé à la Bibliothèque Nationale suisse de Berne.</p><p> C'est principalement dans le chapitre II de ce livre, «Les Epigrammes lyriques du Japon», que l'on trouve beaucoup d'annotations de sa main. Il a marqué et annoté 36 haïkus sur les 158 traduits en français et les quatre passages de ce chapitre qui expliquent les caractéristiques du haïku. Parmi ces 36 haïkus celui d'Onitsura sur les fleurs porte un astérisque ce qui est exceptionnel.</p><p> Il est intéressant de constater que ces caractéristiques du haïku se manifestent dans le premier poème du cycle «Roses» (1924–26). Le poème XIV et le haïku d'Onitsura semblent se faire écho.</p><p> En outre, dans sa lettre française à S. Giauque (1925) accompagnée de 29 haïkus, Rilke expose l'idée ultime qu'il se fait de la poésie, en donnant sa définition du haïku. Celle-ci consiste à transfigurer «le visible», une chose terrestre fragile, en «l'invisible», grâce à l'écriture concise et inspirée du haïku.</p><p> Enfin, Rilke compose lui-même trois pièces de <Haïkaï>; il en adopte même la structure et l'esprit dans son épitaphe sur d'une rose.</p><p> C'est pourquoi, on ne peut expliquer ses derniers poèmes sans tenir compte de l'influence du haïku.</p>