- 著者
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吉野 斉志
- 出版者
- 京都大学文学研究科宗教学専修
- 雑誌
- 宗教学研究室紀要 = THE ANNUAL REPORT ON PHILOSOPHY OF RELIGION
- 巻号頁・発行日
- vol.13, pp.43-58, 2016-12-19
Bergson, dans L'Évolution créatrice, son troisième livre, lorsqu'il propose l'idée selon laquelle « l'univers dure », étend la durée qu'il ne considérait initialement que dans le champ psychologique au domaine de la matière. Pourquoi Bergson en arrive-t-il à une telle idée? Notre travail vise à éclairer la signification et la portée du concept bergsonien de temps cosmologique en deux temps. Nous montrons d'abord que la problématique bergsonienne de l'origine de la « mutabilité » (en terme physique, « néguentropie ») s'approche de celle de la physique moderne, par le moyen d'une comparaison avec Satosi Watanabe, qui, prenant en compte la mécanique quantique, renverse la conclusion de Bergson. Nous examinons ensuite l'idée de « sympathie ». Bergson exprime à travers elle la solidarité de l'univers entier et l'unité du « présent » universel. Le recours bergsonien aux cas de télépathie n'est pas, il est vrai, admis d'un point de vue moderne, mais sa problématique conserve encore une certaine validité, et peut contrer les arguments provenant de la physique moderne qui dénient la réalité du devenir temporel. Pour Bergson, la science et la métaphysique se distinguent par leur objet respectif, la matière et l'esprit. Elles ont donc des problématiques communes en leur « point de contact » qui est le rapport entre l'âme et le corps. Dans ce domaine, la philosophie bergsonienne présente une familiarité avec la science positive et va même jusqu'à la possibilité d'être vérifiée par celle-ci. L'idée de durée cosmologique, paraissant à première vue un grandiose récit spéculatif, se base sur une question et un raisonnement qui ne sont pas loin de ceux de la physique moderne.