著者
藤井 千佳世
出版者
The Philosophical Association of Japan
雑誌
哲学 (ISSN:03873358)
巻号頁・発行日
vol.2013, no.64, pp.173-190_L12, 2013

Chez Spinoza, la norme est immanente à l'activité de la vie. De même pour Canguilhem, elle est, primordialement, instituée et constituée par le vivant lui-même. Dans cet article, par la comparaison du concept spinoziste de <i>conatus</i> en tant que développement pratique (de la théorie de la vérité à celle de la vie) de sa notion de <i>norma</i> avec l'idée de normativité chez Canguilhem, nous tâchons d'éclairer le rôle de la norme immanente selon eux, ainsi que sa portée éthique.<br>Pour ce faire, nous analysons, d'abord, les points communs entre la théorie de la norme de la vie sur la base de laquelle Canguilhem définit la santé et la maladie, et celle du <i>conatus</i> à partir duquel Spinoza explique deux modes de la vie : la vie affective et la vie menée sous la conduite de la raison.<br>En outre, pour passer du problème de la norme de la vie à celui de l'éthique, nous examinons la valeur de la négativité pour l'un et l'autre (la position de la pathologie ou de la maladie chez Canguilhem et le problème du mal chez Spinoza).<br>Enfin, nous éclairons l'importance du concept d' <i>exemplar</i> de la nature humaine qui se trouve au noyau de l'éthique spinoziste. Celle-ci nous permet de délimiter la continuité et la rupture des deux modes de la vie et d'y trouver des divergences de perspective éthique entre Spinoza et Canguilhem, qui, tous deux, attachent de l'importance à la norme immanente à l'activité de la vie.<br>Ces analyses proposent une interprétation du problème du projet ou de la possibilité de l'éthique de Spinoza et, par la lecture de Canguilhem, explicitent un certain contexte intellectuel qui prépare la réinterprétation de Spinoza au 20<sup>e</sup> siècle.
著者
藤井 千佳世
出版者
日本哲学会
雑誌
哲学 (ISSN:03873358)
巻号頁・発行日
vol.2013, no.64, pp.173-190_L12, 2013 (Released:2014-07-10)
参考文献数
19

Chez Spinoza, la norme est immanente à l'activité de la vie. De même pour Canguilhem, elle est, primordialement, instituée et constituée par le vivant lui-même. Dans cet article, par la comparaison du concept spinoziste de conatus en tant que développement pratique (de la théorie de la vérité à celle de la vie) de sa notion de norma avec l'idée de normativité chez Canguilhem, nous tâchons d'éclairer le rôle de la norme immanente selon eux, ainsi que sa portée éthique.Pour ce faire, nous analysons, d'abord, les points communs entre la théorie de la norme de la vie sur la base de laquelle Canguilhem définit la santé et la maladie, et celle du conatus à partir duquel Spinoza explique deux modes de la vie : la vie affective et la vie menée sous la conduite de la raison.En outre, pour passer du problème de la norme de la vie à celui de l'éthique, nous examinons la valeur de la négativité pour l'un et l'autre (la position de la pathologie ou de la maladie chez Canguilhem et le problème du mal chez Spinoza).Enfin, nous éclairons l'importance du concept d' exemplar de la nature humaine qui se trouve au noyau de l'éthique spinoziste. Celle-ci nous permet de délimiter la continuité et la rupture des deux modes de la vie et d'y trouver des divergences de perspective éthique entre Spinoza et Canguilhem, qui, tous deux, attachent de l'importance à la norme immanente à l'activité de la vie.Ces analyses proposent une interprétation du problème du projet ou de la possibilité de l'éthique de Spinoza et, par la lecture de Canguilhem, explicitent un certain contexte intellectuel qui prépare la réinterprétation de Spinoza au 20e siècle.