- 著者
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跡上 史郎
- 出版者
- 日本比較文学会
- 雑誌
- 比較文学 (ISSN:04408039)
- 巻号頁・発行日
- vol.41, pp.49-62, 1999-03-31 (Released:2017-06-17)
«Kenrô-toshi : Kunopolis» (1960) est une des rares œuvres romanesques du jeune SHIBUSAWA. L’auteur prétend que «Le Diamant» (1959) d’André Pieyre de Mandiargues fut une de sources de cette œuvre. C’est une œuvre qui vaut la peine d’être étudiée de près,car, différentes opinions s’opposent à son sujet : certains critiques la considèrent comme un chef-d’œuvre, tandis que d’autres se demandent s’il ne s’agit pas d’un plagiat. Il semble que cette question du manque d’originalité ne concerne pas seulement «Kenrô-toshi» : on trouve le même problème à travers toutes ses œuvres romanesques. Nous considérons donc que c’est une problématique fondamentale de l’écriture de SHIBUSAWA. Dans «Kenrô-toshi», déjà, nous pouvons trouver presque tous les éléments typiques de l'univers littéraire de SHIBUSAWA. Par exemple, SHIBUSAWA emprunte au «Diamant» l'épisode d'un dieu animal et d’une fille qui ont une relation sexuelle dans un diamat, c’est-à-dire un espace géométrique. Nous pouvons trouver, dans l’œuvre de Mandiargues, de nombreux motifs géométriques dans des situations fantastiques et féeriques. La fréquence et la disposition de ces motifs dans «Le Diamant» sont significatives, car ils sont disposés, semble-t-il, de façon à ce que l'ensemble du texte présente une structure. Dans «Kenrô-toshi» également, il est vrai que l'on peut trouver des motifs géométriques, mais il est difficile de considérer qu’ils forment une structure. SHIBUSAWA ne comprenait pas sans doute la structure géométrique de l’ensemble du «Diamant», ou ne s'y intéressait pas. En s'inspirant du «Diamant», il a néanmoins composé «Kenrô-toshi» comme une œuvre d’un esprit tout à fait différent. SHIBUSAWA a créé un univers bizarré et déformé, dans lequel la cause et le résultat sont circulaires : on peut trouver plusieurs niveaux de rêves, et le rêve et la réalité s’entrecroisent ainsi que dans un tableau d’illusion visuelle. SHIBUSAWA cite aussi, ouvertement ou tacitement, d'utres œuvres littéraires que «Le Diamant», pour complexifier son propre univers romanesque. Nous avons donc considéré que «Kenrô-toshi» ne trouve en aucun cas sa place dans la lignée du «Diamant». SHIBUSAWA et Pieyre de Mandiargues diffèrent de nature, bien que l’on fasse fréquemment remarquer plutôt leurs ressemblances.