著者
阪村 圭英子
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.88, pp.123-134, 2006

Parmi la centaine de noms de fleurs que contient A La Recherche du Temps perdu, nous analysons la glycine bien qu'elle n'y aparaisse qu'une seule fois. Pourquoi chosir cet hapax? La particularite de ce mot s'explique par sa situation dans le roman : Proust termine ≪Autour de Mme Swann≫ par la metaphore ≪comme sous un berceau de glycines.≫ La glycine, qu'a cette epoque le japonisme a mise a la mode, convient parfaitement a la description de Mme Swann, qui adore les varietes japonaises du chrysantheme. En outre, la tonalite mauve de sa toilette et de la fleur produit un effet pittoresque a la fin du recit parisien. Pourtant, dans la dactylographie de la promenade au Bois, la mention de la fleur se trouvait au milieu du fragment,, tandis qu'ellle occupe la position finale dans le texte imprime. La raison en est que, juste avant la publication de 1913, sur les exigences de Grasset, Proust divisa en deux volumes ce qu'il avait prepare comme un seul. Extrayant plusieurs pages de l'evocation du Bois, il en fit la conclusion du premier volume. Ce qui restait servit a clore la premiere partie des Jeunes Filles en fleurs, en placant definitivement la glycine comme dernier mot. Notons que, dans les textes de Proust, les seules descriptions de la glycine se rapportent aux oeuvres de ses amis, Robert de Montesquiou et Lucien Daudet. Surtout, dans le roman de ce dernier, Le Prince des Cravates, Proust admirait avec ferveur les passages mentionnant cette fleur. Est-il possible que, dans La Recherche, la glycine rende temoignage a leur amitie? Un seul mot, certes, mais riche de sens.