著者
飯野 和夫 IINO Kazuo
出版者
名古屋大学人文学研究科
雑誌
名古屋大学人文学研究論集 = The journal of humanities, Nagoya University (ISSN:2433233X)
巻号頁・発行日
no.2, pp.101-138, 2019

Les mots et les choses (1966), ouvrage représentatif de la première période de Michel Foucault, explore surtout les cadres du savoir occidental de « l'âge classique » et de « l'époque moderne et contemporaine » et essaie d'envisager quelles seront les nouvelles formes du savoir dans un proche avenir. Cet ouvrage comporte beaucoup de mentions à Condillac qui développa, à l'âge classique, une philosophie sensualiste. Le présent article, qui sera publié en deux fois, tente de déterminer la position de Condillac dans cet ouvrage. Le chapitre III de celui-ci fait l'objet de la première moitié de l'article. Ce chapitre, intitulé « Représenter », est important dans la mesure où il décrt les caractéristiques fondamentales du savoir à l'âge classique. La section III du chapitre, intitulée « La représentation du signe », estime que la langue à l'âge classique devait être « une langue bien faite » ou « une langue de calcul » qui soit exacte et convenable pour décomposer et combiner des idées afin de « tracer » et de décrire des choses. Or ces deux termes sont empruntés à Condillac. La section V du chapitre, intitulée « L'imagination de la ressemblance », estime que par la répétition et la ressemblance des choses dans le monde, l'imagination produit des connaissances. Or cette vue concernant la génération ou genèse des connaissances semble être une interprétation de l'Essai sur l'origine des connaissances humaines de Condillac. Le développement principal du chapitre III de Les mots et les choses peut donc être considéré comme une interprétation de l'épistémologie de Condillac. Foucault trouve ainsi chez Condillac une manière de penser caractéristique de l'âge classique. La deuxième moitié de cet article examinera les mentions de Condillac dans les chapitres IV et VI de Les mots et les choses.