- 著者
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内藤 豊裕
- 雑誌
- 学習院大学人文科学論集
- 巻号頁・発行日
- no.26, pp.131-173, 2017-10
C’est à partir de la seconde moitié des années 1980 qu’au Japon le phénomène du séiyû, ou acteur de voix, a pris une forme d’autonomie, en même temps qu’une configuration médiatique originale commençait à se bâtir. A partir des années 1990, l’existence du séiyû est sortie de l’ombre. Rien n’a pourtant changé quant à la manière dont un séiyû compose son personnage par l’intermédiaire de la voix. Au début des années 1990, le séiyû s’est présenté comme un artiste. Le mot signifiait « sujet d’expression susceptible d’être diffusé sous des formes diverses, plutôt qu’il ne désignait le praticien d’un art proprement dit. En 1997, SHIINA Hekiru a donné deux jours de concert au NIPPONBUDOKAN, salle éminemment symbolique pour la musique au Japon. A l’époque, SHIINA, bien que Séiyû, ne prêtait sa voix à presque aucun personnage de dessin animé. Contrairement à aujourd’hui, il n’existait pas, à l’époque, d’environnement médiatique favorable à l’expansion de la sphère d’activité des séiyû.SHIINA a acquis une grande popularité comme vedette de la chanson mais elle est aussi un précurseur, dans un temps où le statut de vedette de la chanson était hors de la sphère du séiyû. Ses chansons ont évolué, passant des mélodies typiques de la variétés à une musique de type rock. Cette évolution s’est étendue à l’ensemble de son spectacle et a fini par la faire sortir de la catégorie des chanteuses de variété. Cette musique et ces mises en scène de concert étaient sans doute le reflet du goût et du caractère particuliers de la chanteuse. Ils lui ont permis d’acquérir la position d’artiste à l’identité reconnue et importante pour le public. Enfin le séiyû est devenu un phénomène médiatique indépendant de toute image visuelle.Depuis ce jour, la mise en scène des dessins animés s’est mise à prendre en compte la reconnaissance par le public de l’identité du séiyû. La réception du personnage de dessin animé a cessé d’entrer en contradiction avec la reconnaissance de l’identité personnelle du séiyû. Une telle situation paraît indiquer que le séiyû a atteint la dynamique propre à la vedette du cinéma telle que l’a définie Richard DYER.