- 著者
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八幡 恵一
- 出版者
- 『年報 地域文化研究』編集委員会
- 雑誌
- 年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
- 巻号頁・発行日
- vol.16, pp.218-239, 2013-03-31
Nous nous interrogerons dans le présent essai sur la proximité intéressante (mais aussi sur l’écart fondamental) qui existe entre la Sixième méditation cartésienne d’Eugen Fink et la Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty, notamment concernant l’idée de « phénoménologie de la phénoménologie ». Nous montrerons que 1) Fink et Merleau-Ponty considèrent tous deux que le phénomène de l’auto-découverte ou de l’auto-avènement est caractéristique de la subjectivité ; 2) alors que chez Fink, il demeure possible d’amener cet auto-avènement de soi à la conscience de soi, Merleau-Ponty défend en revanche l’impossibilité de l’auto-appréhension du « cogito tacite », ce qui explique que la « phénoménologie de la phénoménologie » – qui a essentiellement pour tâche de « thématiser » le statut même du « sujet » de la phénoménologie – n’est pas possible chez lui ; 3) de même que pour Merleau-Ponty, la « fondation de l’être » de la subjectivité est pour Fink essentiel àl’« expérience phénoménologique ». La subjectivité consiste pour ces deux phénoménologues non seulement à « se réaliser » mais aussi à « fonder » (au sens de stiften) l’être propre de la subjectivitéelle-même. Il tient lieu toutefois de souligner que l’objet de cet essai n’est pas de démontrer qu’il existe une relation d’influence directe entre la Sixième méditation et la Phénoménologie de la perception. Même s’il est évident que Merleau-Ponty a déjà lu cet ouvrage majeur de Fink à cette époque-là, dans la mesure oùil ne précise pas lui-même ses sources dans sa thèse de 1945 (sauf dans l’«Avant-propos »), il ne s’agit pas ici d’établir de manière décisive une causalité directe entre ces deux ouvrages. En effet, la façon dont nous effectuerons le rapprochement entre Fink et Merleau-Ponty dans cet essai est latérale et indirecte, et ce rapprochement ne déterminera donc pas définitivement la relation conceptuelle entre ces deux phénoménologues. La question de la lecture merleau-pontienne de la Sixième méditation reste dès lors ouverte.