著者
大前 元伸
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
vol.17, pp.1-21, 2014-03-31

Le présent article veut traiter du « discours » comme question centrale chez Jean-François Lyotard, en examinant notamment son oeuvre Discours, figure. Notre discussion commencera par clarifier la problématique générale de Discours, figure. Suivant une hypothèse selon laquelle Lyotard vise à décrire l’ « extériorité » de la langue, nous analyserons l’interprétation lyotardienne des théories de Freud qui, selon le philosophe, porte sur la relation entre le linguistique et le non-linguistique, permettant au philosophe d’introduire dans sa discussion la pulsion forclose qu’est la figure et le désir qu’est son expression. L’impossibilité de verbaliser la figure conduit Lyotard à analyser la fonction du désir. Il reconnaît dans le discours le désir à l’oeuvre, qui a les deux aspects contradictoires : régulation discursive et destruction figurale. Grâce à l’interprétation originale de la pulsion de mort, cette contradiction est considérée comme conflit entre le réglage et le déréglage de l’énergie, ce qui lui permet de déclarer que le discours tend à se détruire tout en se stabilisant. Cet argument nous amène à nous poser la question radicale de savoir si la philosophie lyotardienne n’est plus vraie vu que sa critique du discours s’applique au sien. Toutefois, elle consiste à affirmer que le discours ne représente pas une vérité, mais il est un lieu où advient ce qui est à penser. En commentant d’autres ouvrages tels qu’Économie libidinale et Le différend, nous montrerons que Lyotard a pour objectif la déconstruction de l’opposition extériorité-intériorité du discours et que cette problématique persiste pendant tout son parcours philosophique. Ainsi la pensée de Lyotard se manifeste-t-elle comme une quête sans cesse de problèmes plutôt que de la solution.
著者
山口 智弘
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
no.17, pp.114-135, 2013

Through the analysis of Manyōdaisyōki 『万葉代匠記』, the commentary on Manyōshū 『万葉集』, this article considers an aspect of the studies of Keichu 契沖 (1640-1701) , one of the most famous scholars of Japanese classical culture during the early Tokugawa period. Section 1 of the article explores Keichu's views on Japanese poetry, which he thought was a response to feelings aroused by innumerable events. And on this count, exclusively influenced by medieval poetics in Japan, he insisted that Japanese poetry resembled Chinese poetry. Through analysis of the Manyōdaisyōki introduction, Section 2 elucidates the originality of Keichu's views of Manyōshū, summarized into two major points: First, Keichu thought that Manyōshū was comparable to Shi jing 『詩経』, one of the classical Chinese texts. Second, he believed that Manyōshū had the same effect as Shi jing, that is, making each reader gentle. Section 3 delves into this issue in greater detail, clarifying that Keichu regarded Manyōshū as politically useful. Section 4 examines some of Keichu's commentaries on Manyōshū to consider their characteristics: Because his study of historical documents and classical Chinese texts enables him to gain a clear, detailed understanding of these poems, he found that they expressed standards and reason. This article's analysis derives the following conclusion. A major characteristic of Keichu's commentary on Manyōshū was digging out its precepts. Futhermore, from this study, I deduce that Keichu's commentary on the love poems of the nobles who understood the norm of Confucianism's standards contained his notions about human beings.
著者
関 大聡
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
no.20, pp.1-23, 2016

Le but de cet article est de mettre en lumière l'importance de la lecture du livre d'Antoine de Saint-Exupéry, La terre des hommes, dans le développement de la pensée sartrienne. Sartre le lit pendant la mobilisation de la Seconde Guerre mondiale et le rapproche de la notion d'« être-dans-le-monde » heideggerienne. Nous essayons de montrer que cette « saint-exupérisation » de la pensée heideggerienne lui fait préparer non seulement la nouvelle orientation de sa pensée mais aussi la lecture anthropologique de Heidegger. Pour commencer, nous analyserons en quoi on peut justifier une telle identification de la pensée de Saint-Exupéry avec celle de Heidegger en recourant à la notion d'être-dans-le-monde. En effet, celle-ci est ce qui sépare Saint-Exupéry des auteurs exotiques en ce qu'elle rompt avec le touriste abstrait, modèle de protagoniste de ces derniers. L'aviateur saint-exupérien dévoile, en tant qu'être-dans-le-monde, le secret du monde à travers son métier. En ce sens, il paraît pour Sartre, qui tentait d'ailleurs de saisir l'enjeu de la pensée de Heidegger, comme un exemple idéal qu'il doit suivre. Ensuite, nous arguerons que ce même exotisme exerce une influence sur la pensée philosophique de Sartre. Sa pensée d'avant-guerre se caractérise comme la pensée de survol, terme que Merleau-Ponty utilisera pour critiquer Sartre. Mais en lisant Saint-Exupéry, il commence à prendre conscience de sa propre corporéité et de sa vision fonctionnaire du monde détachée de tout lien avec la terre. C'est pourquoi il essaie de refaire de sa philosophie une philosophie enracinée dans la terre. Enfin, nous verrons que l'introduction de cette nouvelle perspective pourrait, selon lui, faire courir le risque des fascismes. En critiquant l'ancien humanisme fondé sur la notion abstraite d'espèce, Sartre décèle en même temps, dans la notion d'être-dans-le-monde, une nostalgie vague des fascismes. Pour éviter ce piège dont Sartre lui-même faillit être victime, il lui faudra un long et fastidieux effort pour anthropologiser la pensée heideggerienne, ce qui aboutira enfin sur l'établissement du nouvel humanisme.
著者
西川 純子
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
no.17, pp.68-90, 2013

La pensée de Jean-Jacques Rousseau a jusqu'à présent soulevé de nombreuses critiques de la part des autres philosophes. Parmi elles, notre étude portera sur celles adressées par Hannah Arendt. Sa critique de la pensée politique de Rousseau, me semble mériter un examen détaillé. De fait, la relation entre Arendt et Rousseau fait encore l'objet de discussions parmi les chercheurs aujourd'hui. Arendt fait mention de la pensée de Rousseau dans Essai sur la Révolution, où elle expose ses propres théories sur la révolution. Selon Arendt, tandis que la révolution américaine, c'est-à-dire la fondation des Etats-Unis réussit à construire un domaine public où les individus peuvent agir librement, la Révolution française produit un espace régi par la Terreur. Arendt entrevoit l'influence de la pensée de Rousseau derrière cet échec. Autrement dit, nous pourrons convenir qu'elle interprète l'oeuvre de Rousseau à travers la lecture de Rousseau faite par les acteurs de la Révolution française tels que Robespierre, et etc. Selon Arendt, la pensée de Rousseau présente deux caractéristiques qui conduisent à la disparition du politique. D'abord, elle critique les présupposés de la « volonté générale ». La « volonté générale » est à la fois la volonté d'une communauté comme être moral et l'origine des lois et des jugements sur la justice au sein d'une communauté. Arendt dénonce ses caractéristiques qu'elle juge totalitaires ; la « volonté générale » opère selon elle la fusion des sujets en l'Un, détruisant du même coup la pluralité des individus. Par ailleurs, Arendt met en question la relation entre la pensée de Rousseau et la « nature ». Elle reproche à Rousseau d'introduire la « nature » dans le domaine politique qui est considéré comme artificiel depuis l'Antiquité. Bien qu'Arendt confonde la pensée de Rousseau et celle des gens de la Révolution française, sa critique de Rousseau fait émerger deux concepts essentiels : la « pluralité » et la « nature » qui sont les instruments efficaces pour relire l'oeuvre de Rousseau. Nous tenterons d'éclairer la pensée politique de Rousseau grâce à ces deux concepts.
著者
西川 純子
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
vol.17, pp.68-90, 2014-03-31

La pensée de Jean-Jacques Rousseau a jusqu'à présent soulevé de nombreuses critiques de la part des autres philosophes. Parmi elles, notre étude portera sur celles adressées par Hannah Arendt. Sa critique de la pensée politique de Rousseau, me semble mériter un examen détaillé. De fait, la relation entre Arendt et Rousseau fait encore l’objet de discussions parmi les chercheurs aujourd’hui. Arendt fait mention de la pensée de Rousseau dans Essai sur la Révolution, où elle expose ses propres théories sur la révolution. Selon Arendt, tandis que la révolution américaine, c’est-à-dire la fondation des Etats-Unis réussit à construire un domaine public où les individus peuvent agir librement, la Révolution française produit un espace régi par la Terreur. Arendt entrevoit l’influence de la pensée de Rousseau derrière cet échec. Autrement dit, nous pourrons convenir qu’elle interprète l’oeuvre de Rousseau à travers la lecture de Rousseau faite par les acteurs de la Révolution française tels que Robespierre, et etc. Selon Arendt, la pensée de Rousseau présente deux caractéristiques qui conduisent à la disparition du politique. D’abord, elle critique les présupposés de la « volonté générale ». La « volonté générale » est à la fois la volonté d’une communauté comme être moral et l’origine des lois et des jugements sur la justice au sein d’une communauté. Arendt dénonce ses caractéristiques qu’elle juge totalitaires ; la « volonté générale » opère selon elle la fusion des sujets en l’Un, détruisant du même coup la pluralité des individus. Par ailleurs, Arendt met en question la relation entre la pensée de Rousseau et la « nature ». Elle reproche à Rousseau d’introduire la « nature » dans le domaine politique qui est considéré comme artificiel depuis l’Antiquité. Bien qu’Arendt confonde la pensée de Rousseau et celle des gens de la Révolution française, sa critique de Rousseau fait émerger deux concepts essentiels : la « pluralité » et la « nature » qui sont les instruments efficaces pour relire l’oeuvre de Rousseau. Nous tenterons d’éclairer la pensée politique de Rousseau grâce à ces deux concepts.
著者
小坂井 理加
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
vol.17, pp.22-40, 2014-03-31

Cet article concerne la procédure de canonisation de Charles de Blois. À l’aide d’une enquête sur les saints « politiques », qui ne faisaient qu’augmenter au bas Moyen Âge, je tente de cerner une spécificité du culte des saints en Bretagne, et d’examiner les utilisations politiques de la religion. L’exaltation du passé breton, incarné par ses rois légendaires et ses saints, servait la politique ducale et en prolongeait les lignes de force dans toutes les couches de la population. La référence à son passé monarchique, tant dans l’iconographie que dans l’historiographie, alimenta dans tous les duchés un authentique sentiment national. Au temps de la guerre de succession (1341-1362), Charles de Blois a fait utiliser ce sentiment. Il croyait dans les saints bretons et lui-même est allé en pèlerinage pendant sa vie et, après sa mort, les Penthièvre ont utilisé le pèlerinage au tombeau de Charles à Guingamp pour faire vaciller le pouvoir de son ennemi Jean IV. De plus, Louis d’Anjou put espérer transformer ce culte en moyen lui permettant d’avoir du prestige en comptant un saint dans sa famille. Les frères mineurs aussi s’ employèrent à promouvoir le culte de Charles de Blois. Ils firent rédiger les témoignages des miraculés par Charles et accueillirent les pèlerins venus jusqu’au sépulcre de Charles. Mais, le Saint-Siège fustigea les mendiants qui invoquaient Charles, alors qu’il n’avait pas été officiellement reconnu comme saint. Selon les monuments de la procédure de canonisation, les croyants hésitaient de prier ce saint « non officiel ». Mais en Bretagne, ils étaient relativement moins réticents à la faire en dépit de l’oppression du Duc de Bretagne Jean IV, ancien ennemi de Charles de Blois. C’est parce que les Bretons déjà avaient beaucoup de saints locaux qui n’avaient jamais été canonisés.
著者
細川 瑠璃
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
no.20, pp.68-89, 2016

Pavel Alexandrovich Florensky (1882-1937), philosopher, priest, scientist and mathematician, showed a unique cosmology in Imaginary points in geometry. He argues that from the viewpoint of the theory of general relativity the cosmos must be closed non-Euclidean space. His conclusion is that the Ptolemaic system, central to the cosmos of Dante's Divine Comedy, is valid. This study addresses the interpretation of Florensky's cosmology, focusing especially on his thought related to mathematics and space. The cosmos, for Florensky, consists of two spheres: the terrestrial sphere, which real number represents, and the celestial sphere, which imaginary number represents. These two spheres are united discontinuously and form the whole. The essential concepts in Florensky's mathematical thought are discontinuity and actual infinity. Under the influence of Nikolai Bugaev(1837-1903), a prominent mathematician in the 19th century, Florensky studied discontinuous function and then applied the concept of discontinuity to various studies beyond mathematics. Florensky argues that the concept of continuity is dominant in every field in the 19th century. However, not all phenomena are explained by continuity and furthermore, discontinuity precedes continuity. Non-Euclidean space is discontinuous on his view. Actual infinity, the concept of which was invented in the set theory of Georg Cantor, is related to discontinuity. While potential infinity is conceived as infinite process, actual infinity, which is larger than any other number, is regarded as a mathematical real existence. Florensky expands the concept of actual infinity into the theological thought and describes God as actual infinity. Florensky's cosmology, which is featured by non-Euclidean space and discontinuity, must be seen as an attempt to overcome the values of the 19th century and to visualize the whole relation between the earth and God, describing God as actual infinity.
著者
波多野 瞭
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
no.20, pp.49-67, 2016

Dans la doctrine chrétienne médiévale, le sacrement se rapporte au salut comme signe et cause. En même temps, on admet généralement la nécessité de l'« intention » du ministre pour effectuer le sacrement. Alors, si l'« intention » n'est connue que par le ministre lui-même, comment peut-on garantir la certitude du salut dans la théorie sacramentelle ? Le présent article vise à déterminer l'intérêt de la réponse de Thomas d'Aquin à ce problème, au miroir de sa critique dirigée contre l'opinion de Guillaume de Méliton, franciscain de son temps. Notre discussion commencera par l'explication de la doctrine guillaumiennc. Le franciscain admet l'incertitude de l'intention du ministre et du sacrement, pour livrer le rôle salvateur du sacrement au Christ et aux actes vertueux du récipiendaire sacramentel. L'importance du sacrement lui-même est ainsi diminuée, afin de conserver la certitude du salut. Nous examinerons ensuite la critique thomiste contre Guillaume. Selon Thomas, l'intention du ministre est connue par l'expression de la formule sacramentelle. Cette proposition garantit la possibilité de la certitude du sacrement lui-même, donc du salut et de sa certitude qu'on obtient à travers le sacrement. Il restera enfin à savoir pour quelle raison l'Aquinate s'attache à la certitude du sacrement luimême, au prix de la thèse commune insistant sur l'intériorité de l'intention. Chez Thomas, le sacrement est, en tant que signe et cause, le moyen du salut qui convient (conveniens) à la nature humaine ; il est « convenant » aux hommes d'obtenir la grâce par l'intermédiaire des choses sensibles et de faire procéder leur connaissance du sensible à l'intelligible. Notre docteur se sent obligé de sauvegarder la certitude de ce moyen privilégié du salut, pour mettre en relief son importance.
著者
八幡 恵一
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
vol.16, pp.218-239, 2013-03-31

Nous nous interrogerons dans le présent essai sur la proximité intéressante (mais aussi sur l’écart fondamental) qui existe entre la Sixième méditation cartésienne d’Eugen Fink et la Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty, notamment concernant l’idée de « phénoménologie de la phénoménologie ». Nous montrerons que 1) Fink et Merleau-Ponty considèrent tous deux que le phénomène de l’auto-découverte ou de l’auto-avènement est caractéristique de la subjectivité ; 2) alors que chez Fink, il demeure possible d’amener cet auto-avènement de soi à la conscience de soi, Merleau-Ponty défend en revanche l’impossibilité de l’auto-appréhension du « cogito tacite », ce qui explique que la « phénoménologie de la phénoménologie » – qui a essentiellement pour tâche de « thématiser » le statut même du « sujet » de la phénoménologie – n’est pas possible chez lui ; 3) de même que pour Merleau-Ponty, la « fondation de l’être » de la subjectivité est pour Fink essentiel àl’« expérience phénoménologique ». La subjectivité consiste pour ces deux phénoménologues non seulement à « se réaliser » mais aussi à « fonder » (au sens de stiften) l’être propre de la subjectivitéelle-même. Il tient lieu toutefois de souligner que l’objet de cet essai n’est pas de démontrer qu’il existe une relation d’influence directe entre la Sixième méditation et la Phénoménologie de la perception. Même s’il est évident que Merleau-Ponty a déjà lu cet ouvrage majeur de Fink à cette époque-là, dans la mesure oùil ne précise pas lui-même ses sources dans sa thèse de 1945 (sauf dans l’«Avant-propos »), il ne s’agit pas ici d’établir de manière décisive une causalité directe entre ces deux ouvrages. En effet, la façon dont nous effectuerons le rapprochement entre Fink et Merleau-Ponty dans cet essai est latérale et indirecte, et ce rapprochement ne déterminera donc pas définitivement la relation conceptuelle entre ces deux phénoménologues. La question de la lecture merleau-pontienne de la Sixième méditation reste dès lors ouverte.