著者
小坂井 理加
出版者
『年報 地域文化研究』編集委員会
雑誌
年報地域文化研究 (ISSN:13439103)
巻号頁・発行日
vol.17, pp.22-40, 2014-03-31

Cet article concerne la procédure de canonisation de Charles de Blois. À l’aide d’une enquête sur les saints « politiques », qui ne faisaient qu’augmenter au bas Moyen Âge, je tente de cerner une spécificité du culte des saints en Bretagne, et d’examiner les utilisations politiques de la religion. L’exaltation du passé breton, incarné par ses rois légendaires et ses saints, servait la politique ducale et en prolongeait les lignes de force dans toutes les couches de la population. La référence à son passé monarchique, tant dans l’iconographie que dans l’historiographie, alimenta dans tous les duchés un authentique sentiment national. Au temps de la guerre de succession (1341-1362), Charles de Blois a fait utiliser ce sentiment. Il croyait dans les saints bretons et lui-même est allé en pèlerinage pendant sa vie et, après sa mort, les Penthièvre ont utilisé le pèlerinage au tombeau de Charles à Guingamp pour faire vaciller le pouvoir de son ennemi Jean IV. De plus, Louis d’Anjou put espérer transformer ce culte en moyen lui permettant d’avoir du prestige en comptant un saint dans sa famille. Les frères mineurs aussi s’ employèrent à promouvoir le culte de Charles de Blois. Ils firent rédiger les témoignages des miraculés par Charles et accueillirent les pèlerins venus jusqu’au sépulcre de Charles. Mais, le Saint-Siège fustigea les mendiants qui invoquaient Charles, alors qu’il n’avait pas été officiellement reconnu comme saint. Selon les monuments de la procédure de canonisation, les croyants hésitaient de prier ce saint « non officiel ». Mais en Bretagne, ils étaient relativement moins réticents à la faire en dépit de l’oppression du Duc de Bretagne Jean IV, ancien ennemi de Charles de Blois. C’est parce que les Bretons déjà avaient beaucoup de saints locaux qui n’avaient jamais été canonisés.

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