著者
木元 麻里
出版者
日本倫理学会
雑誌
倫理学年報 (ISSN:24344699)
巻号頁・発行日
vol.71, pp.173-187, 2022 (Released:2022-07-11)

Cet article vise à mesurer l’influence de Jean Wahl sur la formation de la pensée d’Emmanuel Lévinas. L’influence qu’aurait pu exercer Wahl sur Lévinas n’a pas été entièrement étudié jusqu’ici alors que c’est ce premier qui a soutenu la publication de Totalité et Infini et conduit ce dernier au milieu universitaire. Au fait, c’est Wahl qui a introduit Hegel, Kierkegaard et la philosophie angloaméricaine en France au début du 20ème siècle et en particulier sa nouvelle lecture de Hegel à partir du motif de la « conscience malheureuse » qui a eu une grande influence sur le monde académique français de l’époque. Face à la séparation entre « le fini » et « l’infini », selon Wahl, Hegel affirme que la « souffrance » comme « conscience malheureuse » forme la force motrice du développement dialectique de la conscience de soi. Par rapport à cette interprétation wahlienne, Lévinas lui-même considère la « séparation » comme relation entre « le fini » et « Infini » et la définit comme notion central de Totalité et Infini, bien qu’il critique à plusieurs reprises la dialectique hégélienne dans son oeuvre. Toutefois, curieux que cela semble-t-il, dans son oeuvre Lévinas garde le silence total sur cette interprétation wahlienne malgré l’affinité de leur pensée. Nous devrions donc creuser la cause de ce silence: Levinas n’aurait-il pas pris en compte de l’interprétation wahlienne ? Pour aborder cette question, nous nous focalisons sur l’analyse de la notion de la « séparation » dans Totalité et Infini par comparaison avec la « séparation » hégélienne révélée par Wahl dans Le Malheur de la conscience dans la philosophie de Hegel. Après la comparaison de ces notions, nous tenterons de réévaluer l’impact de la lecture wahlienne de Hegel sur la genèse de Totalité et Infini, qui n’a jamais été mis en lumière jusqu’à présent.

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