Dans cet article, nous souhaitons eclairer le concept de gourmandise selon Brillat-Savarin par la lecture de son texte. Dans les recherches precedentes sur l'histoire de l'alimentation a Paris d'apres la Revolution Francaise, it est de coutume de decrire la vie a Paris comme une scene de carnaval. Dans ce contexte, le texte de Brillat-Savarin, qui est considers comme une sorte de symbole de la culture de la gastronomie francaise grace au succes de la Physiologie du gout (1826), n'a pas ete suffisamment analyse jusqu'a aujourd'hui. Bien que le titre nous false imaginer qu'il admire completement le <<gout>>, la chose la plus importante pour l'auteur fut en effet le plaisir modeste donne par la <<convivialite>>, qui est a l'ecart du plaisir sensuel du <<gout>> physique. Nous considerons d'abord son approche de justifier l'acte de gourmandise, non comme un vice mais comme un acte recommandable pour l'entretien du corps. Ensuite, apres avoir vu comment it transpose cet argument au niveau de la morale de la societe, nous considerons la tendance de son concept de gourmandise qui tend a rapprocher le plaisir de la sociabilite, quitte a mepriser le plaisir sensuel qu'il avait pourtant precedemment justifie.