<p> "Critique" est un mot couramment employé dans la langue japonaise d'aujourd'hui. Mais c'est seulement à partir de la seconde moitié des années 1880 que ce mot a commencé à se répandre et à être utilisé dans le sens moderne. Ce qui ne signifie pas simplement que le mot "critique" s'est mis à circuler; mais aussi que la "critique" en tant que pratique productrice de discours est apparue au sein de l'espace du discours dans la langue japonaise. Mais comment ce nouveau discours, cette nouvelle pratique ont-ils gagné leur place dans cet espace? Nous essayons dans cet article d'éclaircir ce processus, en englobant l'ensemble des mécanismes des discours de l'époque et de ses pratiques.</p><p> Dans cet article, nous avons surtout examiné l'origine de la "critique" par rapport à un autre discours-pratique, apparemment loin de la "critique" :l'"amélioration". L'"amélioration" était un discours-pratique qui est devenu central après la fin du "mouvement de la liberté politique et du droit civil" Contrairement au "mouvement de la liberté politique et du droit civil" qui se focalisait uniquement sur le domaine politique, l'"amélioration" prétendait intervenir, en dehors de la politique, sur un espace plus large: la "société". Ce fut aussi une étape de concrétisation du concept de la "société"</p><p> Les premiers acteurs de la "critique",Tubouchi Shôyô et Takata Sanaé, l'ont initiée , tout en se chargeant de la pratique de l'"amélioration",et tout en critiquant vivement la pratique dominante de l'"amélioration" en vigueur. Ils ont entretenu un rapport profond avec la formation du roman moderne et, dans cette opération, ils ont recomposé la conception de la "société",et ont suscité le démembrement de la pratique de l'"amélioration",avec la naissance de la "critique". C'est dans cette large perspective que l'on arrive à tracer historiquement la naissance du discours-pratique de la "critique"</p>