- 著者
-
ダリシエ ミシェル
- 出版者
- 日本メルロ=ポンティ・サークル
- 雑誌
- メルロ=ポンティ研究 (ISSN:18845479)
- 巻号頁・発行日
- vol.22, pp.21-40, 2019-02-28 (Released:2019-03-18)
- 参考文献数
- 6
L’objet du présent article est de mettre en évidence un fonctionnement caché,
ou du moins jusqu’ici occulté. Il concerne la notion de conscience, laquelle s’avère
centrale dans la Phénoménologie de la perception, tout particulièrement en sa partie centrale
sur laquelle nous nous pencherons dans ces lignes.
C’est en effet un sens nouveau donné à la notion qui fait éviter, selon Merleau-
Ponty, l’alternative fatale entre empirisme et intellectualisme, alternative qui structure
cette deuxième partie de l’opus de 1945. La conscience, que notre philosophe dit
« engluée » dans le monde (une caractérisation que l’on trouve aussi chez Sartre et
Beauvoir), n’apparaît plus tel un état ni un acte. Elle est tout cela et bien davantage : elle
porte une vie, mieux, s’anime d’un vivre et tient finalement en un faire, et s’habille en cela
d’une dimension métaphysique fondamentale.
Une telle conscience rendue ainsi irréductible à l’expérience, devient, écrit le
philosophe, « originaire » et « philosophique ». Réinvestie dès lors de cette signification
inouïe en phénoménologie de la perception, la conscience en vient à signifier une sorte
d’appréhension effective du contradictoire en chaque chose, laquelle constitue un des
maître-mots de l’arpentage merleau-pontien du monde.