著者
福田 肇
出版者
日本メルロ=ポンティ・サークル
雑誌
メルロ=ポンティ研究 (ISSN:18845479)
巻号頁・発行日
vol.21, pp.101-111, 2017-09-01 (Released:2017-11-09)
参考文献数
9

L’anosognosie et le membre fantôme, selon Merleau-Ponty, ce sont les phénomènes impliquant que le sujet engagé dans le monde n’est pas moins y adressé qu’avant, malgré la paralysie ou la mutation de son membre. Autrement dire, le sujet la dénie d’autant plus que la sait. Ce qui nous intéresse, c’est que Merleau-Ponty compare ces symptômes singuliers à la dénégation de la mort de l’intime : inachèvement du travail de deuil. La métaphore qu’il emploie n’ouvre-il pas, alors, un nouveau chemin à suivre pour autrement réinterpréter l’anosognosie et le membre fantôme ? Freud remarque, dans son mémoire intitulé Trauer und Melancholie (1917) , que l’objet perdu reste encore pour celui qui l’aime jusqu’à sa libido aura dénoué la liaison à celuilà, et que c’est l’itinéraire de ce déliement qui est le travail de deuil. Inspiré de la pensée freudienne, M. Masaaki Mukaï, psychanalyste lacanien, considère que l’image du corps propre s’investit de la libido (le corps libidinal), et que le membre fantôme s’entend par inachèvement du retrait de la libido encore investie dans une partie déjà perdue du corps. Par contre, La Phénoménologie de la perception n’a pas la place où s’insèrerait la dimension narcissique du corps libidinal, ainsi qu’elle approche de la conception du travail du deuil, de la notion de la libido et du ressort du problème lacanien de la synthèse du corps morcelé. N’est-ce sans doute parce que la Phénoménologie de la perception suppose l’alternative ou du corps objectif qui est l’objet de la physiologie mécanique ou du corps phénoménal qui est le système des capacités orientées vers les points auxquels elles s’appliquent ? Dans Les cours de Sorbonne, Merleau-Ponty découvert, dans la pensée de Lacan, le narcissisme primaire, le moment qui ne se trouve pas chez Wallon, qui ne comprend l’apprentissage de l’image du corps dans le miroir qu’au niveau du développement cognitif. Il le réduit, malgré cela, au sens émotionnel du phénomène et manque de se référer au concept de la pulsion ou à celui de l’investissement libidinal. Pourtant, la réflexion de Merleau-Ponty sur le narcissisme s’approfondira dans L’oeil et l’esprit et Le visible et l’invisible. Et n’est-ce pas là que s’entrelacent sa pensée et le ressort du problème de la pulsion ?