著者
秋保 亘
出版者
日本倫理学会
雑誌
倫理学年報 (ISSN:24344699)
巻号頁・発行日
vol.69, pp.113-127, 2020 (Released:2021-05-24)

En se fondant entièrement sur la détermination principale de l’esprit humain comme « l’idée même, ou connaissance du Corps humain », la deuxième partie de l’Éthique traite de la nature de l’esprit et de ce que peut l’esprit, c’est-à-dire des divers genres de connaissance. Même chez les commentateurs éminents, cependant, se trouvent une incompréhension à l’égard de cette détermination principale et un malentendu sur le mécanisme de la connaissance imaginative qui constitue l’opération élémentaire de l’esprit humain. Cette incompréhension, à notre avis, revient à celle qui concerne la distinction entre l’idée ou la connaissance qui est l’esprit et la connaissance engendrée par l’esprit. Or, cette distinction, ainsi que le mécanisme de la connaissance imaginative, résulte de la manière dont se produit l’esprit humain à partir de Dieu ou de la Nature qui est la cause de toutes choses. Ou, plus précisément, elle résulte de la place occupée par l’esprit à l’intérieur du processus global qui produit toutes choses naturelles, y compris le Corps humain et les autres corps. C’est pourquoi, dans le présent article, saisissant d’abord la place de l’esprit humain dans le processus global de la production de la Nature tout entière, et ensuite, faisant l’analyse du mécanisme de la connaissance imaginative en considérant la distinction entre l’idée qui est l’esprit et la connaissance engendrée par l’esprit, nous examinerons la structure fondamentale de l’esprit humain selon l’Éthique, et mettrons au clair les propriétés que l’esprit et ses opérations doivent avoir inévitablement en raison de la place occupée par l’esprit dans le processus de la production. Ainsi, à travers notre analyse, nous tenterons de montrer que la théorie de l’imagination dans l’Éthique nous fait comprendre, en en montrant les raisons ou les causes, l’état naturel de notre manière de vivre: nous devons vivre en nous plaçant dans la perspective ouverte par notre corps et nous ne pouvons vivre qu’avec l’illusions et les hallucinations inévitables.
著者
秋保 亘
出版者
日本哲学会
雑誌
哲学 (ISSN:03873358)
巻号頁・発行日
vol.2016, no.67, pp.138-152, 2016

<p></p><p>De nombreux commentateurs interprètent l'essence d'une chose singulière soit comme générale, soit comme singulière, et cela le plus souvent par un choix exclusif. Il reste que leurs interprétations ont en commun de se fonder sur la définition que Spinoza donne d' « essence » au début de la deuxième partie de l'<i>Éthique</i>. En effet, cette définition est la clef d'une interprétation de l'essence de la chose singulière. Le présent article essaie de comprendre cette essence en examinant la signification et la fonction de la définition spinoziste selon son usage effective dans la chaîne démonstrative.</p><p>Spinoza n'utilise cette définition que dans les trois démonstrations de la deuxième partie [E2P10(S), E2P37, E2P49] auxquelles correspondent respectivement les trois moments de l'essence de la chose singulière : généralité, singularité et affirmation. En plus, tous ces moments sont intégrés immédiatement dans la théorie du « conatus » déterminé comme « essence actuelle » de la chose singulière dans la troisième partie.</p><p>Nous présenterons notre interprétation de la définition de l'essence ainsi que de l'essence de la chose singulière en examinant ces trois démonstrations de Spinoza. Tout d'abord, sa définition nous permettra de cerner l'essence en tant qu'elle n'appartient qu'à une chose singulière déterminée, et par là, rendra manifeste l'intimité, sinon l'inséparabilité, entre cette essence et la chose à laquelle précisément elle appartient. D'où il suit que l'essence en question doit être en elle-même singulière. Toutefois, nous verrons aussi qu'une sorte de généralité dans l'essence joue un rôle important. Car, si une chose singulière peut être produite par la puissance de la substance et qu'en même temps, elle peut participer à cette puissance, c'est en vertu de sa détermination ontologique et générale en tant que « mode » de la substance. Une fois donnée ou produite, une chose singulière affirme sans cesse l'existence actuelle et en elle-même singulière de son corps, et c'est précisément cette affirmation, qui est à son tour singulière et qu'on appelle le conatus, qui manifeste cette puissance substantielle. Ainsi, nous comprendrons que des interprétations qui prennent l'essence de la chose singulière exclusivement soit pour générale, soit pour singulière échouent à apprécier la véritable ampleur de la théorie spinoziste de l'essence de la chose singulière.</p>