著者
松浦 義弘
出版者
公益財団法人 史学会
雑誌
史学雑誌 (ISSN:00182478)
巻号頁・発行日
vol.97, no.1, pp.1-41,143-144, 1988-01-20 (Released:2017-11-29)

Robespierre, s'il a souvent ete lie a la Terreur, fut aussi l'un des principaux organisateurs de la fete de l'Etre Supreme. Le but de cet article est d'examiner la pensee de Robespierre (surtout sa pensee en matiere de religion) ainsi que le contexte de l'epoque, de maniere a saisir pourquoi il fut a l'initiative de ce culte. 1.La pensee religieuse de Robespierre comporte deux aspects. (1)des principes invariants durant la periode revolutionnaire. (2)une evolution, fruit de sa propre experience personnelle. (1)Robespierre croyait en un "Dieu" transcendant. Mais il ne s'agit pas du Dieu tel qu'il est defini dans le dogme chretien. En effet, Robespierre tenait pour verite l'idee que l'homme dans l'etat de nature est fondamentalement bon. Ceci implique la negation du fondement dogmatique du christianisme puisque dans la pensee chretienne, c'est le Dieu Sauveur qui permet a l'homme de racheter son peche originel a condition que celui-ci fasse preuve de repentir et de foi. Mais la negation du peche originel pour Robespierre entraine des consequences : la corruption de l'homme est due au vice des institutions sociales si bien que les problemes moraux, - la regeneration des moeurs -peuvent etre resolus par une pratique politique de reforme des institutions de la societe. C'est dans un tel contexte ideologique que furent organisees et meme quasiment institutionnalisees les fetes nationales puis la fete de l'Etre Supreme. (2)Lors d'un voyage a Arras, sa ville d'origine, Robespierre eut l'occasion d'assister a une scene de miracle et c'est alors qu'il prit conscience du danger que representait "le pouvoir des pretres". Sur la question des rapports entre les pretres et le peuple ainsi que sur le probleme des cultes, Robespierre modifia sa vision des choses et son attitude s'en ressentit. Outre une politique repressive a l'egard des pretres seditieux, Robespierre proposa deux moyens pour attenuer l'influence politique du "pouvoir des pretres". D'abord, le maintien des cultes, eu egard a l'interet qu'y attachent les gens du peuple. Ensuite, l'education populaire comme moyen pour balayer "l'ignorance", c'est-a-dire l'etat ou les moeurs populaires ne coincident pas avec les principes du nouveau regime. Robespierre pensait que les fetes nationales en faisant appel a l'emotion d'un peuple analphabete constituaient un bon moyen pedagogique. Cependant, les fetes avaient elles memes un aspect ambigu et leur organisation etait liee a la maniere dont Robespierre concevait la situation generale. 2.Au debut de la dictature jacobine quand sevissait la Vendee, Robespierre s'opposait a la liberte des cultes et il n'etait pas question pour lui de fetes. Cette attitude changea partiellement lorsque des rapports commencerent a annoncer la defaite des Vendeens et quand le projet de Lepeletier fut rejete, c'est a dire vers la fin octobre, debut novembre 1793. Mais son changement reel d'attitude date du mouvement de dechristianisation. Pensant que la dechristianisation etait un piege tendu par l'ennemi pour reveiller les fanatismes en s'attaquant aux croyances ancrees dans le peuple, Robespierre non seulement se porta defenseur de la liberte des cultes mais craignant une provocation ennemie visant a diviser l'opinion francaise, il proposa l'organisation de fetes nationales qu'il considerait comme un moyen pour ressouder la societe. En outre, Robespierre qui estimait que la dechristianisation en bannissant Dieu, finirait par corrompre la morale publique, proclama l'existence d'un Dieu ou Etre Supreme, ceci devant permettre la regeneration des moeurs du peuple et le retablissement de la morale publique. C'est ainsi que fut decretee la fete en l'honneur de l'Etre Supreme.
著者
松浦 義弘
出版者
岩波書店
雑誌
思想 (ISSN:03862755)
巻号頁・発行日
no.1043, pp.100-122, 2011-03