著者
村瀬 延哉
出版者
広島大学総合科学部
雑誌
言語文化研究 (ISSN:03851494)
巻号頁・発行日
no.14, pp.p18-34, 1988

Le Menteur de Corneille fut joué au théâtre du Marais, peut-être en janvier 1643. La pièce eut un grand succès. C'est une comédie très amusante, en dépit des complications d'une intrigue qu'elle a empruntée à Alarcon. C'est aussi une bonne comédie de moeurs, car l'auteur porte à la scène les moeurs de la jeunesse galante de Paris et les décrit avec un certain réalisme.Mais peut-on la considérer comme une comédie de caractère? On a fait à cette question des réponses exactement opposées. Par exemple, selon Voltaire, le Menteur est "la première comédie de caractère qui ait illustré la France". Adam, lui, est tout à fait opposé à cette opinion : "C'est dire que le «Menteur» n'est pas une comédie de caractère. Corneille a voulu naturellement que son menteur fût vraisemblable, que son portrait fût peint de couleurs justes. Mais son propos n'est nullement d'en creuser les profondeurs, de révéler les secrets de l'homme qui ment". Quant à la description psychologique d'un personnage, les lecteurs contemporains sont sans aucun doute plus exigeants que ceux du 18^e siècle. Ce qui les incite sans doute à prendre parti pour Adam : le Menteur, pour eux, n'est pas une comédie de caractère.Mais il y a une scène où, Dorante, hâbleur romanesque, excite la curiosité d'un lecteur moderne, en faisant croire à l'existence d'un autre Dorante dissimulé derrière le masque de ce jeune homme sympathique. Au dénouement, il nie son amour pour Clarice à qui il a fait la cour depuis le début de la pièce et avoue qu'il aime Lucrèce, amie de Clarice; néanmoins, dans la Suite du Menteur, il l'abandonnera elle aussi, la veille de leurs noces. Cette inconstance, cette cruauté du héros nous dégoute un peu. C'est pourquoi Nadal critique le dénouement, en prenant à son compte les mots de Péguy : "Le dénouement du «Menteur» ne paraît pas répondre à «la comédie du noble jeu» menée jusque-là sans défaillance. Il reste étranger au caractère de Dorante et à la nature même de son mensonge. Découvert, le Menteur soutient qu'il a vraiment joué la comédie visà-vis de Clarice. C'est- la première veulerie, la première laideur. Le cœur lui-même ment; l'amour se nie. A la vérité, on ne comprend plus".Sa cruauté rappelle celle d'Alidor, héros de la Place Royale. De peur d'épouser sa bien-aimée, Alidor lui aussi l'abandonne et la livre à son ami. Dorante, qui est en apparence un joyeux drille, éprouve sans doute au fond la même inquiétude qu'Alidor, une sorte de complexe vis-à-vis des femmes.Si l'on essaie de comprendre le Menteur en le comparant à d'autres pièces de Corneille on peut s'attendre à de nouvelles révélations sur le caractère du héros.
著者
村瀬 延哉
出版者
広島大学総合科学部
雑誌
言語文化研究 (ISSN:03851494)
巻号頁・発行日
no.13, pp.p421-432, 1987

Il y a une affinité entre Polyeucte et Alidor, héros extravagant de La Place royale. Tous les deux considèrent leurs bien-aimées comme un obstacle à la réalisation de leur idéal. Et ils les cèdent à d'autres: ce qui est profondément blessant pour une femme, même si on le faisait pour assurer son bonheur.Examinons de plus près le cas d'Alidor. Sa liberté et sa tranquillité d'esprit lui importent par-dessus tout. L'amour qu'il éprouve pour Angélique semble souvent l'empêcher de s'assurer s'il jouit toujours de cette liberté. Il explique ainsi ses tourments: "Et de tous mes soucis la liberté bannie / Me soumet en esclave à trop de tyrannie". Du reste, il se plaint à son ami Cléandre de ce qu'Angélique l'accable de "faveurs fatales à son repos". Peut-être, est-ce une âme trop sensible!Il s'inquiète aussi de savoir s'il aimera bien toujours Angélique: "Et pour peu qu'elle (= sa beauté) dure, aucun me peut-il dire / Si je pourrai l'aimer jusqu'à ce qu'elle expire ? / Du temps, qui change tout, les révolutions / Ne changent-elles pas nos résolutions?"D'ailleurs, il est sans doute en proie à d'autres inquiétudes, quoiqu'il hésite à l'avouer: est-il et sera-t-il vraiment aimé d'Angélique? C'est pourquoi il crie d'allégresse après l'avoir irrémédiablement blessée en la cédant à Cléandre: "Plus je t'étais ingrat, plus tu me chérissais; / Ton ardeur croissait plus je te trahissais."Comme l'auteur, Alidor est jeune et célibataire. Il ne comprend pas bien la réalité, ni les femmes. Ainsi se laisse-t-il quelquefois entraîner à des chimères ou des inquiétudes. Les problèmes d'amour le tourmentent.Polyeucte est, pour ainsi dire, un Alidor marié. En effet, Corneille épousa Marie de Lampérière quelques années avant la première représentation de la pièce. On peut donc dire qu'elle eut pour rôle d'apaiser les inquiétudes d'Alidor, en fournissant une réponse aux problèmes qu'il se posait.Polyeucte, lui aussi, a conscience de la fragilité de l'amour humain. Par conséquent il se voue à l'amour de Dieu et décide de céder sa femme à Sévère. Mais, malgré cela, elle ne le quitte pas, ainsi que l'a fait Angélique. Au contraire, elle abandonne son père et son ancien amoureux, favori de l'empereur, pour suivre son mari couvert d'ignominie à en croire l'opinion publique.Le rêve d'Alidor se réalise dans Polyeucte. La pièce fournit la preuve de l'existance d'un amour conjugal qui surmonte les épreuves les plus difficiles. La vie conjuale que mena l'auteur lui aurait inspiré cette confiance en la profondeur de l'amour d'une femme.
著者
伊東 保
出版者
広島大学総合科学部
雑誌
言語文化研究 (ISSN:03851494)
巻号頁・発行日
no.14, pp.p84-100, 1988

Louis in The Waves is modeled on T. S. Eliot. That is clear when we see his neat, precise manner and appearance. His monologues show that he thinks the time past is contained in the time present, and that he can identify himself with a plant. His sense of time is very similar to the one in "Tradition and the Individual Talent". His fantasy is like that of The Golden Bough to which The Waste Land refers.The Waves has a number of images and motifs taken directly and indirectly from The Waste Land. The central figure of the novel is Percival, whose name and character remind us of the Knight of the Holy Grail. When he starts for India, the goal of his travel is to pursue the Grail. When he dies, the pursuit is taken over by Bernard, the novelist, who completes his novel at the end of the story when he can identify himself with Percival. His novel is his Holy Grail.Bernard's novel is written with cries and monosyllabic words, and represents his six friends' lives as well as his own as a whole. His novel is Virginia Woolf's ideal novel, which must be simple and saturated like poetry and must contain everything like a novel. She completed her novel by letting Bernard complete his novel, for the ideal is ideal and cannot be real.When T. S. Eliot wrote The Waste Land he was experiencing death of the heart. Woolf and the members of the Bloomsbury Group knew that and they thought the poem was "Tom's" autobiography. Woolf also experienced a kind of death, and she wrote this novel in order to be resurrected. The Waves is the autobiography of Virginia Woolf as a novelist.
著者
伊東 保
出版者
広島大学総合科学部
雑誌
言語文化研究 (ISSN:03851494)
巻号頁・発行日
no.9, pp.p41-59, 1983

Life has no plot, says Isadora Zelda Wing, the protagonist and narrator of Fear of Flying, but "to help us along we create little fictions ... which clarify and shape our experience," Erica Jong, the writer, quotes Jerzy Kosinski. Fear of Flying is an attempt to create a fiction whose completion generates a novel and a novelist. It is an autobiography by a would-be novelist, or, to use Steven Kellman's phrase, a self-begetting novel.Isadora, a poet and would-be novelist, seeks a "zipless fuck," and to have an odyssey with a lover. During the odyssey she attempts to retrieve her past, and affects by turns literary figures like Simone de Beauvoir, Virginia Woolf, Colett and soon. At the end the lover proves to be no real zipless fuck and leaves her. So she must face her real self. When she reads her notebook, with many things jotted down in it, a revelation comes that the odyssey was an attempt to fly on her own wings, and that she need not apologize for it. With this revelation, the notebook turns into the novel.Fear of Flying has an open ending; Isadora cannot get her zipless fuck nor does she leave her husband. That is a compromise and leaves Isadora and her creator in a state of frustration. The frustration leads them to write another novel, How to Save Your Own Life, in which Isadora gets her real zipless fuck. Thus the search for the zipless fuck completes itself as a metaphor for the search for the writer's identity as a woman novelist.