- 著者
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阿部 宏慈
- 出版者
- 山形大学
- 雑誌
- 山形大學紀要. 人文科學 (ISSN:05134641)
- 巻号頁・発行日
- vol.15, no.2, pp.63-86(258-235), 2003-02-17
Les films documentaires qubn considere souvent comme un rassemblement des images directes de la > actuelle, sont aussi caracterises par une particularite diegetique et narrative. Du point de vue semiologique, on peut constater que la stmcture narrative des films documentaires est surtout fondee sur la coincidence apparente (idealement supposee) de la diergese avec le > comme une thematisation (Levinas) du monde dit > . D' ou la position centrale qu'y occupe le cineaste comme > autour duquel s'organise la diegese filmique. Quand cet observateur-temoin devient l'oblet central du film, avec son exploration du passe a travers ses experiences persomelles, le monde intime du cineaste se transforme en un champ d'investigation particuliere. Il devient pour lui une occasion pour se demander sur le statut du reel represente en son rapport avec l'essence qui reste irrepresentable. Ce present article a pour but d'eclaircir le rapport entre le regime narratif et la representation du monde > dans les films documentaires, a partir d'un film experimental du cineaste americain Jonas Mekas. Ce film qui semble recomposer des souvenirs d'un refugie politique a l'occasion de son retour a son pays natal apres 25 ans d'absence, passant par l'histoire de sa vie intime du debut de sa carriere cinematographique, nous offre pourtant un excellent exemple de la reflexion sur le rapport entre la memoire et la representaion dans un film documentaire. Dans ce film, les informations langagieres (narration, titres) qui viennent definir les objets filmes se heurtent a la qualite indefinissable des images, coupees et decoupees pour ne pas laisser determiner et nommer leurs objets. Les efforts pour retrouver l'identite perdue de l'auteur s'avereront aussi inutiles en face de l'irrepresentabilite du passe. Avec ces images dechirees et fragmentees, le cineaste pourtant reussit a nous presenter une vision du monde sans la soumettre a la violence de thematisation. Cette vision reste cependant loin d'eetre une restitution narrative de l'experience. Elle nous fait entrevoir l'existence de ce qui est impossible a representer et de ce fait nous invite a nous interroger sur le droit de regard et de langage cinematographique devant la singularite de l'experience vecue. Car, dans les films documentaires, > est avant tout une necessite ethique.