著者
柿並 良佑
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.9, pp.49-71, 2019 (Released:2019-06-01)
参考文献数
17

En 1995, Jean-Luc Nancy visite Montpellier pour donner une conférence sous le titre audacieux : « La déconstruction du christianisme ». Parmi les auditeurs, Michel Henry, professeur émérite et grand phénoménologue, alors en pleine préparation de son ouvrage C’est moi la vérité. Pour une philosophie du christianisme (1996), réagit. Sa réaction n’invite cependant pas à une discussion : il transmet simplement, une fois l’exposé terminé, son « désaccord entier » avec les propos du conférencier. Occasion perdue de débattre. La transcription de la conférence est parue dans Les études philosophiques en 1998, puis reprise dans La déclosion en 2005, premier volet de l’ouvrage « Déconstruction du christianisme » (deuxième tome : L’adoration en 2010). Entre-temps, Henry décède en 2002, la discussion est désormais impossible. Telle est l’histoire. Comment poursuivre un dialogue manquant ou laissé en souffrance, sans indices directs permettant de détailler le lien intellectuel : entretien, correspondances ou autres documents… ? Quelques textes demeurent toutefois. Via le livre-guide de Paul Audi, Michel Henry (2006) et à travers la constellation philosophique qu’esquissent Henry, Levinas et Nancy, nous examinerons quelques grands thèmes, tels que l’Absolu, la philosophie première etc…, devenus cibles de la critique menée par Dominique Janicaud sous l’appellation de « tournant théologique ». Ce dialogue virtuel s’articulera notamment autour de la notion d’affect / affectivité. Malgré le rejet henryen de l’ontologie au profit de la Vie, Nancy va reprendre le couple souffrance / joie-jouissance qui donne une tonalité, une poussé et une pulsion à l’être lui-même : sa Sexistence (2017) signale, en effet, une relecture de l’Essence de la manifestation sous cet angle. Le réexamen de la Parousie de la Vie-absolu constituera également le noyau de leur discussion « christologique ».
著者
上尾 真道
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.11, pp.1-12, 2021 (Released:2021-12-10)
参考文献数
23

Michel Henry, dans son livre Généalogie de la psychanalyse, distingue deux courants de la philosophie moderne depuis Kant — la conscience représentative et la vie affective — pour interroger l’invention de la psychanalyse par Freud en tant que charnière entre les deux. Cet article se propose de jeter la lumière sur la réflexion henrienne mise en relation à la pensée de Jacques Lacan, dont le nom est absent de l’œuvre d’Henry. Dans un premier temps, l’interprétation du Cogito cartésien d’Henry est comparée avec celle de Lacan. Tous les deux s’accordent à tenir compte du clivage entre la dimension représentative et l’irreprésentabilité du Cogito, et mettent l’accent sur le manque à naître dans l’ordre représentatif. Ensuite le concept de l’affectivité est examiné, comme le domaine de ce qui ne se réalise pas dans le représentatif. Tandis qu’Henry traite l’affectivité comme pré-représentative de l’immanence de la vie, Lacan élabore le concept de l’angoisse comme affect qui surgit en relation avec la langue maternelle et non-représentative, ce qui entraine l’insistance de l’altérité à l’intérieur de l’affection vitale. On trouve ici ce qui diffère entre les deux auteurs. Finalement, à partir d’une citation implicite d’un séminaire de Lacan à propos d’Henry, nous considérons ce qu’impliquent leurs différences pour ce qui est la relation avec la divinité, ainsi que la problématique de la puissance d’agir.
著者
佐藤 愛
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.10, pp.1-6, 2020 (Released:2020-06-28)
参考文献数
5

In this book, Kawase indicates the parallelism between the ideas of the French philosopher Michel Henry and those of the Japanese psychiatrist-philosopher Bin Kimura around the “phenomenology of life”. The “phenomenology of life” is elaborated by the French philosopher to innovate “proto-phenomenology”, which derives mainly from Husserlian phenomenology. Although Kimura never mentioned Henry’s “phenomenology of life”, Kawase dares to link his thoughts by means of Kimura’s philosophy on life. For Kimura, life had two dimensions: “bios” as the individual life of living beings and “zōē” as life in general. In this review, we support Kawase’s philosophy for presenting new thoughts on life. Concurrently, we have some questions regarding this philosophy. First, how can we think of life as “zōē” through life as “bios”? According to Kawase, it is fine art that connects these two forms of life. We would like to push this concept forward. Second, we wonder about Kawase’s opinion on the link between the two forms of life. According to his assertion, the sense of the link between these two forms of life seems to be lost in our modern daily life; however, if this link really exists, this sense would be received with too much enthusiasm. We hypothesize that there are those who have yet this sense; for example, some autists find the connection with the whole world, or life as “zōē, ” in their daily lives. We conclude that this book has the potential to let us realize that we, as well as this type of person, can find this sense calmly in our life as “bios”.
著者
佐藤 啓介
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.4, pp.25-49, 2014 (Released:2019-07-12)
参考文献数
16

This article investigates Henry’s transcendental Interpretation of John critically. The ideas on God and Jesus which John tells are close to the structure of Life in Henry’s phenomenology in that God, Jesus, Truth, Life and Logos are identical and they preexist in God himself together. It is not the case, however, that John changes Henry’s philosophy, but rather that the method of his biblical interpretation can be called “check for the correspondence”. Moreover, his correspondence-method fails on that it cannot cover the death of Jesus John tells as “death in God’ glory”. This failure appears clearly in Henry’s interpretations of John 10:1-18 (parable of the Good Shepherd and His Sheep) as Henry’s interpretation cannot include the phrase “lays down one’s life” (in 11, 15, 17 and 18) which Jesus declares. Jesus which Henry tells doesn’t die, contrary to John’s narrative.
著者
梅田 孝太
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.10, pp.49-59, 2020 (Released:2020-06-28)
参考文献数
25

Philosophy can be understood as caring for the soul. In certain Greco–Roman traditions, the methods and doctrines of some schools of philosophy were considered to be therapeutic. For instance, this is acknowledged in texts on ancient medicine, especially those under the name of Hippocrates and also in the teachings of Epicurus. The understanding of philosophy as such was discussed by Nussbaum (1994) and Hadot (1995, 2002), and today the understanding of philosophy as therapeutic or as part of exercices spirituels is considered to shed light on the important role of philosophy. Although philosophy is commonly understood as a purely theoretical activity aimed at discovering truth, it is also widely understood as a part of care that helps us live a healthy and rational life. Hutter and Friedland (2013) and Faustino (2017) situate Nietzsche’s work in this tradition. Nietzsche referred to himself as a “psychologist” and repeatedly referred to his diagnoses of decadence and asceticism. However, as Werkhoven (2017) noted, the issues that Nietzsche diagnosed may be peculiar to modern people. Hutter (2013) does not explicitly treat of this gap; nevertheless, a certain distinction is needed between Nietzsche and the ancient exemplars of this tradition. Nietzsche’s own description of his therapy focuses on the affirmation of life. This approach assumes the modern understanding of life after the death of God. Here, what is life? What kind of therapy did Nietzsche suggest his suffering contemporaries? To pursue these themes, in this article, I revisit Michel Henry's interpretation of Nietzsche’s philosophy in relation to the phenomenology of life. In this context, I draw attention to the phenomenological dimension of Nietzsche’s therapy. I situate both in the tradition of philosophy as the therapy of life, which is an extension of the tradition of philosophical care, which has its origins in ancient times.
著者
合田 正人
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.5, pp.15-28, 2015 (Released:2019-07-12)

Comment lire Le bonheur de Spinoza, mémoire du DES rédigé par le jeune Michel Henry sous la direction de Jean Grenier à Lille au cours de l’année universitaire 1942-1943 ? Avant la publication de ce texte en 2004, il y avait peu de gens qui sentaient la nécessité de se référer à Spinoza afin d’analyser les textes de Henry. Aussi le texte imprévu sur Spinoza a-t-il plus ou moins étonné les lecteurs de Henry ; étonnement est devenu d’autant plus grand qu’après ce texte-là Henry n’a plus mentionné Spinoza ou presque. Etant donné que le sujet même du mémoire a été proposé à Henry par Grenier, n’étatit-il qu’un produit tout à fait accidental ? Ou bien, l’‘‘esprit de Spinoza’’, comme le dit Jean-Luc Marion, survivait-il malgré l’apparence dans tout l’itinéraire de Henry ? Ces deux hypothèses nous paraissent inadmissibles. Dans ces conditions, nous nous sommes propososé de montrer que la découverte des contradictions ou de la limite insurmontable du spinozisme dans Le bonheur de Spinoza était nécessaire à Henry pour élaborer les positions de L’essence de la manifestation. En deuxième temps, nous avons pris Levinas, admirateur de Henry, pour un autre cas de ‘‘forclusion de Spinoza’’(Jean-Luc Nancy) ; mais le ‘‘forclos’’ ne reviendrait-il pas dans Levinas aussi bien que dans Henry ?
著者
上野 修
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.5, pp.1-13, 2015 (Released:2019-07-12)
参考文献数
7

Le bonheur de Spinoza, a Masters dissertation of young Michel Henry, is of more than a curiosity. It is of great interest in that it betrays its relation so close and yet so far to Baruch de Spinoza’s ontological ethics. In this paper I will discuss how young Michel Henry felt himself akin to Spinoza in respect of the quest for bliss in union with Nature-God, and how he was disappointed with its outcome. Henry sees in Spinoza a contradiction between desire for beatitude and geometrical demonstrations the Ethics deploys to achieve it. He believes this rationalistic vein would rule out any possibility of a sentiment of union by replacing it simply with its pale intellectual concept. I will show the contrary is true. Spinoza’s bliss is essentially linked with the geometrical manner. The eyes of the mind are demonstrations themselves, he says, which alone can make us “feel and experience” our own eternity by means of an eternal vision that leads us to the truth of being as a body in union with Nature-God. In this respect it is Spinoza that is so close to and yet so far from Henry. Finally I will propose to look at the paradoxical figure of Spinoza in the context of contemporary French thought, i.e., in the tension between phenomenology and anti-phenomenology tenets since the late 1930s, where certain Spinozist ideas seem to be present in both camps, such as the pantheistic immanentism we see in Henry on the one side and Jean Cavaillès’ conviction of Spinozan necessitarianism on the other.
著者
伊原木 大祐
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.9, pp.97-119, 2019 (Released:2019-06-01)
参考文献数
22

Cet article a pour objectif d’examiner la portée phénoménologique de l’analyse immanente du corps humain en articulant autour de l’idée de chair la phénoménologie de la vie chez M. Henry et celle de la donation chez J.-L. Marion. Malgré des affinités évidentes entre ces deux pensées de la chair, il est aussi clair que Marion n’admet aucune explication causaliste du phénomène de chair, alors que la notion henryenne d’Archi-chair fonctionne comme une sorte de causa sui qui s’engendre elle-même tout en fondant en soi chaque chair individuelle. Voilà le premier divergence entre les deux pensées de la chair. Le deuxième consiste dans une problématique du phénomène érotique qui ne s’accomplit que dans et par la chair en tant que corps subjectif immanent. Suivant le sillage biranien, Henry souligne l’expérience limite d’une résistance immanente du corps organique de telle manière que son analyse de l’érotisme tend à exagérer plus ou moins l’ échec du désir, c’est-à-dire l’impossiblité d’atteindre le plaisir foncièrement immanent de l’autre; par contre, Marion décrit l’érotisation ou la croisée des chairs comme une experience d’éxcitation mutuelle où ma chair et la chair d’autrui se reçoivent l’une l’autre sans aucune résistance. Si mineures que ces différences interprétatives paraisse, il est essentiel de voir dans la pensée marionienne de la chair une autre méthode nouvelle et efficace de la phénoménologie de l’immanence en tant qu’auto-affection, ce qui revient à reconnaître le potentiel théorique de la phénoménologie de la vie chez Henry.
著者
佐藤 勇一
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.6, pp.111-132, 2016 (Released:2017-02-01)
参考文献数
33

Cet article traite de la lecture henryenne de Franz Kafka. Pour le philosophe et romancier Michel Henry, Kafka est un antécédent qui écrit un expression de la vérité philosophique et qui cherche un chemin de la vérité toujours égaré. Dans les aphorismes de Kafka, en effet, il y a deux vérités : celui de « l’indestructible », qui est exprimée par « l’arbre de la vie » , c’est-à-dire, une expérience d’Adam avant qu’ il n’ait été obligé de quitter le Paradis, et celui de la connaissance, c’est-à-dire une expérience de l’égarement exprimée par « l’arbre de la connaissance ». Henry considère ce que Kafka appele « l’indestructible » la vérité de la vie, en faisant état de l’Évangile de Jean et du texte de Fichte. Le refus du « monde », le refus de la mort de Jésus-Christ sont les points communs entre l’interprétaion henryenne de Jean et son interprétation fichtienne. Au centre de la lecture henryenne de Kafka se trouvent les mots du Christ en Jean : « Moi, je suis le Chemin et la Vérité et la Vie » et « C’est Moi qui suis la Porte : celui qui entretra par moi [...] il ira et il viendra et il trouvera pâture... ». Les aphorismes de Kafka et « l’affiche du Grand Théâtre d’Oklahoma » dans Amerique sont les expressions de la communauté (« Fond », « Fils dans le Fils » etc.). Dans la philosopie de Henry, Kafka est un « penseur religieux » qui pense à la vérité de la vie et à la communauté.
著者
本郷 均
出版者
日本ミシェル・アンリ哲学会
雑誌
ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
巻号頁・発行日
vol.2, pp.47-65, 2012

Cet article traite de la théorie de Kandinsky qui est sujet de <i>Voir l'invisible</i> avec celle de Schönberg. Entre ces deux théories il y a beaucoup de points coïncidant malgré la différence de la genre. Mais l'auteur M. Henry n'a mentionné pas le compositeur ou la musique même quoique ces deux créateurs étaient camarade intime. À notre avis il y a une raison fondamentale pour ce silence dans la pensée d'immanence ou plutôt dans la nécessité de faire un écart pour parler de la vie. Comme la ligne d'addition l'idée d'institution merleau-pontienne peut éclaircir cette relation complexe d'entre écart et immédiateté.