- 著者
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伊原木 大祐
- 出版者
- 宗教哲学会
- 雑誌
- 宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
- 巻号頁・発行日
- vol.21, pp.36-48, 2004 (Released:2019-03-21)
On a eu souvent tendance à insister sur la place privilégiée qu’occupe la question du visage d’autrui dans la pensée de Lévinas, au détriment de la fécondité de ses concepts économiques (la maison, la possession, le travail, l’activité, ...etc.). Certes, Lévinas n’a cessé de souligner l’extériorité absolue du visage d’autrui ; cela ne nous permettra cependant pas de considérer l’économie essentiellement égoïste comme secondaire. Au contraire, on ne peut retrouver le véritable sens de l’extériorité qu’à partir de l’égoïsme dans l’économie. D’où le principal objectif de notre article qui consiste à expliquer comment se concrétise le mouvement du moi économique vers l’extérieur.
Pour amorcer cette étude, il convient avant tout d’attacher de l’importance au concept d'œuvre qui est exposé en détail dans Totalité et Infini. Du point de vue purement métaphysique, on pourrait dire que l’œuvre n’est qu’un moment du mouvement égocentrique, dans la mesure où ce mot œuvre se borne à désigner l’acte de travail et ses résultats. Mais, si l’on remarque qu’elle peut servir un autre et se retourner contre son auteur, il faut se demander si l’œuvre ne met pas l’égoïsme en péril.
En effet, l’œuvre livre la volonté qui l’a produite aux volontés étrangères, ce qui implique l’ambiguïté de l’œuvre orientée vers les autres au sein de son égoïsme. Une des idées éthiques qui dépassent cette ambiguïté, c’est celle Œuvre en tant qu’orientation absolue vers l’Autre. L’analyse des caractères de l’Œuvre nous mènera à un nouvel aspect de l’extériorité.