著者
谷口 亜沙子
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.93, pp.166-179, 2008-08-25 (Released:2017-08-04)

De sa participation a la Mission Dakar-Djibouti (1931-1933) a titre de secretaire-archiviste, Michel Leiris a tire trois ouvrages: L'Afrique fantome, La Possession et La Langue secrete des Dogons de Sanga. Contrairement aux deux premiers, souvent mentionnes par les critiques litteraires, le dernier n'est guere frequents d'eux et forme comme une enclave lointaine au sein des etudes leirisiennes. Le present article se donne pour tache d'explorer ce texte qui est le memoire de diplome ethnographique de Leiris. Sa date de redaction, de 1935 a 1938, nous offre deja une prise precieuse: it s'agit d'un moment de transition de L'Age d'homme a La Regle du jeu. On sait en effet qu'un changement important surgit dans Le Sacre dans la vie quotidienne, un expose oral donne au College de sociologie. Dans ce texte, redige alors que La Langue secrete allait etre achevee, Leiris raconte pour la premiere fois des souvenirs d'enfance concernant le langage, ce qui declenchera aussitot le long cyle de La Regle du jeu: son autobiographie inclinera des lors moins vers les faits erotiques au profit des faits de langage. Or, si un tel tournant linguistique commence a poindre dans ce petit texte charniere, n'a-t-il pas ete concu et ferments au cours du long travail sur La Langue secrete? Partant de cette perspective, la presente etude examine une affinite deconcertante entre la description par Leiris de la signification du <<rouge>>, couleur sacrse chez les Dogons, et un passage sur une <<rougeur>> particuliere, demesurement developpe a l'apogee meme de La Regle du jeu. Coincidence ou hasard, ce constat nous fait entendre d'autres echos non moins curieux, comme si, apres tant de detours et tant d'annees, Leiris semblait repondre a une ancienne question qu'il s'etait imposee dans la derniere phrase du Sacre dans la vie quotidienne: <<quelle couleur a pour lui la notion meme du sacre>>.
著者
高橋 梓
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.104, pp.187-202, 2014-03-15 (Released:2017-03-31)

Le theme de la <<passante>> dans A la Recherche du temps perdu a ete fortement influence par le poeme de Baudelaire <<A une passante>>. Dans le roman de Proust, l'apparition instantanee de passantes intensifie l'interet que le narrateur porte a la beaute fugitive, ainsi que Baudelaire decrit le phenomene. Pourtant, une passante n'est pas seulement une illusion fugitive : elle constitue une figure tres speciale, d'un dynamisme momentane. Cette importance chez Proust de la beaute <<inhabituelle>> est en relation avec la description qu'en fait Baudelaire dans son poeme. Dans <<A une passante>>, la femme s'accompagne de l'image de la mort. Sur ce point, dans ses critiques litteraires, Proust donne de l'importance au sujet de la mort dans les Fleurs du mal et identifie parfois la mort a la notion d'eternite, qui semble une entite diametralement opposee a la realite ennuyeuse. Pour Proust, la rencontre de la passante provoque un choc, comme la mort le fait, et elle fait entrevoir l'eternite au narrateur. Ce mecanisme est tout a fait comme celui de la reminiscence : une sensation cree chez le narrateur un choc inconnu et lui procure une joie extra-temporelle, une sorte d'eternite. Il y a une autre essence dans la beaute particuliere de la passante : c'est le dynamisme. Comme critique d'art, Baudelaire considere le geste fugitif comme d'essence artistique. En fait, dans <<A une passante>>, le mouvement dynamique de la femme cree pour un instant une vision inhabituelle et frappante. Sur ce point, on peut voir l'influence de cette esthetique de Baudelaire sur la Recherche : dans le roman, le mouvement ininterrompu de la passante elimine parfois la demarcation autour de sa figure et cree une vision singuliere. Ce phenomene se retrouve dans l'esthetique de l'impression chez Proust, qui donne au heros ce meme plaisir de la reminiscence. Dans la Recherche, Proust reflete ainsi l'esthetique du dynamisme de la passante de Baudelaire et il met en relief la beaute de cette figure en l'unifiant au sujet de l'impression.
著者
進藤 久乃
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.104, pp.237-254, 2014-03-15 (Released:2017-03-31)

A la fin des annees 1930, la peinture surrealiste est a un tournant et connait une nouvelle tendance marquee par le <<retour a l'automatisme>>, a la grande satisfaction d'Andre Breton. Celui-ci pointe un autre probleme dans le domaine de la representation artistique, auquel il donne le nom de <<quatrieme dimension>>. Cette question, susceptible de remettre en cause l'apprehension de la realite, est consideree par l'ecrivain en parallele avec l'automatisme, bien que ces deux recherches operent en sens contraire : l'un met en probleme la reconnaissance du monde, tandis que l'autre relieve de la quete surrealiste du monde interieur. Breton considere le probleme de la <<quatrieme dimension>> principalement du point de vue de l'introduction du temps dans les representations bidimensionnelles. Dans des textes comme <<Phare de la Mariee>> et <<La peinture animee>>, Breton propose au spectateur de considerer plusieurs tableaux d'une maniere successive, ce qui met necessairement en jeu la dimension temporelle. En outre, sous l'inspiration des reflexions de Breton, Oscar Dominguez invente une nouvelle technique, le <<lithochronisme>>, qui consiste a confondre intentionnellement metamorphose temporelle et fusion dans l'espace. En empechant la reduction rationnelle des objets representes aux cadres spatio-temporels preexistants, cette technique s'efforce de transformer la vision du spectateur. Ces reflexions sur la <<quatrieme dimension>> ne sont pas sans rapport avec la quete sur l'automatisme, dans la mesure ou l'un des caracteres morphologiques de celui-ci est l'<<unite rythmique>>, trace de la pulsion interieure dont l'achevement seul revele la signification. Par le recours a la <<quatrieme dimension>> ou a l'<<automatisme>>, la peinture surrealiste engage le spectateur dans une duree dont le terme est inconnu. Ces deux problematiques de la peinture surrealiste se croisent necessairement : les recherches sur la nouvelle reconnaissance du monde impliquent le sujet, tandis que les traces du monde interieur en viennent a prendre une forme concrete.
著者
岸 彩子
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.105, pp.183-198, 2014-08-29 (Released:2017-03-31)

Cet article a pour objet de mettre en evidence la nature du present <<pro futuro>>(ppf). Ce present montre l'incompatibilite avec certaines expressions temporelles comme depuis ou un jour, ce qui semblerait contredire Serbat (1980), d'apres qui, l'indicatif present n'a aucune temporalite et n'exclut aucune periode temporelle. D'autre part, un enonce comme Hier, il vient est possible dans un contexte racontant le passe. Quand le deictique est postpose, l'enonce devient beaucoup plus difficile (*Il vient hier). Or pour le ppf, la place du deictique ne donne pas cet effet. En nous fondant sur la non-temporarile du present et en nous appuyant sur la notion de <<domain of discourse>>(Recanati 1996), nous formulons une hypothese comme suit ; l'indicatif present exprime que le proces s'effectue mais sans indiquer a quelle periode dans le temps. C'est le domaine, determine par le contexte et dans lequel le present est interprets, qui sert a situer, ou ne pas situer, le proces exprime par le present sur l'axe temporel. Nous distinguons ainsi deux domaines ; l'un, limits a une perspective spatio-temporelle, conduit a interpreter l'enonce au present comme le reportage de ce qui est percu par le locuteur, l'autre, qui est determine par le theme et qui n'est pas limits temporellement, dans lequel s'exprime non pas une perception mais un savoir, ce qui est le cas du ppf. Le ppf n'est pas compatible avec depuis parce que celui-ci exige un sujet qui se situe a un point temporel et qui, par concequent, peut etre celui de la perception. Le ppf, ne permettant aucune demonstration du sujet, ni de perception ni de jugement, exprime le proces comme une verite connue et partagee dans une communaute, et non pas un avis, dont la verite est assumee uniquement pour le locuteur. Etant une expression qui implique le sujet du jugement ou de l'attente, un jour, n'est pas permis dans un enonce au ppf.
著者
戸部 篤
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.77, pp.72-83, 2000-10-21 (Released:2017-08-11)

Nous examinerons ici le mecanisme semantique de la proposition infinitive independante, qui, malgre son incompletude syntaxique, constitue un enonce. De par sa definition traditionnelle, l'infinitif, forme nominale du verbe, conserve les deux aspects fonctionnels, nominal et verbal. Ils apparaissent egalement dans les emplois de la proposition infinitive independante. Le statut nominal de l'infinitif, ou celui-ci exrprime la notion du proces verbal, perment deux emplis: l'etiquetage et la paraphrase d'une autre expression donnee. On notera bien que l'infinitif exige indifferemment comme support de son apparition l'objet de reference, ce qui est une caracteristique premiere dans tous les cas de la proposition infinitive independante. Quant a ses usages verbaux, ou l'infinitif ne subit aucune determination personnelle, temporelle, modale, etc., on les regroupe ici en quatre types, que expriment respectivement un souhait, une exclamation, une consigne, et une deliberation. (1) Souhait: en choisissant comme moyen d'expression l'infinitif, l'enonciateur peut ainsi manifester son desir. (2) Exclamation: l'infinitif exclamatif implique l'existence de deux points de vue poopses. L'enonciateur, en se fondant sur son point de vue, met en caule la validite du proces, au moyen de l'infinitif qui renvoie a l'evenement ou l'enonce en question. (3) Consigne: l'infinitif dit imperatif tire de sa source, regle ou sorte de filiere, la valeur d'une consigne, c'est-a-dire la valeur deontique generale. (4) Deliberation: l'infinitif combine a l'interrogatif construit une forme de deliberation ou d'hesitation, lorsque l'enonciateur ne peut juger la valeur du proces. Ainsi les emplois de la proposition infinitive independante s'expliquent pqr les deux aspects, nominal et verbal, de l'infinitif.
著者
長沼 圭一
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.83, pp.90-100, 2003-10-21 (Released:2017-08-11)

Quand le motfemme apparait sans determinant en position attributive dans une phrase copulative, il y a au moins deux interpretations possibles : dans l'une, il s'agit de la feminite, et dans l'autre, il s'agit simplement du sexe feminin. Selon Riegel (1985), il y a de meme deux interpretations possibles a propos des noms de profession sans determinant en position attributive dans une phrase copulative : l'enonce Pierre estprofesseur s'interprete soit comme Pierre est professoral, soit comme Pierre enseigne. Le choix de l'une ou l'autre interpretation ne depend pas, comme le signale Riegel, du degre de l'adjectivation, totale ou partielle, du nomprofesseur, mais du fait qu'il decrit une ≪qualite≫ ou un ≪role≫ : il s'agit de la qualite de professeur dans la premiere interpretation, et du role de professeur dans la seconde. On peut done parler, dans le premier cas, de ≪fonction de description de qualite≫, et dans le second, de ≪fonction de description de role≫. Pour que la fonction de description de role soit possible, il faut operer des distinctions socio-culturelles : l'enonce je suisfemme presuppose l'intention de distinguer socio-culturellement la classe des femmes de celle des hommes, tandis que ce n'est pas forcement le cas dans l'enonce je suis une femme, qui exprime ce qu'est la locutrice au point de vue biologique, et non socio-culturel. Les syntagmes nominaux a fonction de description de role apparaissent sans determinant parce qu'ils sont a l'origine des etiquettes, qui referent sans determinant a des classes. Lorsqu'elles sont utilisees metalinguistiquement comme attributs du sujet humain, ces etiquettes, ne referant plus aux classes, ne jouent que le role de denominations de celles-ci, et entrainent par defaut l'interpretation de la categorisation.