- 著者
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今村 純子
- 出版者
- 宗教哲学会
- 雑誌
- 宗教哲学研究 (ISSN:02897105)
- 巻号頁・発行日
- vol.17, pp.58-69, 2000 (Released:2019-03-21)
La “finalité sans fin”, idée d’origine de l’esthétique kantienne, joue un rôle important dans la pensée de Simone Weil. Pour elle, il ne s’agit pas en effet simplement de l’expérience de la beauté, mais aussi de l’expérience du “malheur” qui sera de plus en plus centrale dans les derniers écrits de ce penseur.
Le sentiment de la beauté nous permet de saisir une “distance” entre nous et quelque chose de beau. C’est dans cette saisie de la distance que Weil trouve la voie privilégiée qui nous mène à la connaissance véritable. Lorsque nous sommes malheureux, nous ne rencontrons aucun Dieu dans ce monde : Dieu est absent. Toutefois, si nous vivons la même situation comme une distance infinie entre Dieu et nous, nous entrons alors dans une suprême harmonie pythagoricienne.
C’est finalement l’Amour envers Dieu absent qui se trouve au fond de cette saisie de la distance infinie. En effet, le consentement à sa propre mort, c’est-à-dire la résolution d’aimer la vérité plus que la vie nous conduit à voir la nécessité comme belle. C’est dans cette expérience sui generis de la beauté que nous pouvons éprouver la présence de Dieu absent avec la joie pure.
Pour Weil, notre salut, qui est aussi la liberté absolue, consiste ainsi dans l’union de la beauté au mystère par l’intermédiaire de l’Amour.