- 著者
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雪村 まゆみ
- 出版者
- 日仏社会学会
- 雑誌
- 日仏社会学会年報 (ISSN:13437313)
- 巻号頁・発行日
- vol.28, pp.75-91, 2017-11-30 (Released:2020-03-13)
Durant la période de forte croissance économique, divers phénomènes sociaux se sont trouvés manifestés, parmi lesquels la structure industrielle, les flux de population en direction des villes, et les changements vestimentaires. L’objectif de cet article est d’étudier les changements sociaux à la lumière d’une étude comparée des modifications dans l’habillement des femmes et « rumeurs » qui s’y sont associées en France et au Japon. En France, de la seconde moitié des années 1960 aux années 1970, Jean Baudrillard et Edgar Morin ont observé les changements esthétiques de l’habillement du point de vue de la société de consommation ou de la modernisation, concernant principalement les femmes. Parallèlement, au Japon, la manière occidentale de se vêtir s’est très largement répandue, et cette tendance a amené les Japonais à porter des vêtements à l’européenne ainsi que de nombreux accessoires. La société de consommation produit un flot constant de nouveaux styles. Ainsi, les boucles d’oreilles se sont fortement diffusées auprès des jeunes à partir des années 1970, et ce malgré la perception négative qui existait alors dans la société japonaise de tout acte blessant le corps, tel que le fait d’égratigner le corps ou d’y laisser des traces (tatouage, piercing). Cela rejoint le conflit entre les progressistes et les idées traditionnelles qui avait cours au sujet de l’habillement. Il a été suggéré que la diffusion des boucles d’oreilles n’était pas seulement un phénomène de mode, mais symbolisait également la disparition de la tendance à considérer les modifications corporelles comme étant taboues.