- 著者
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中島 圭一
- 出版者
- 公益財団法人史学会
- 雑誌
- 史學雜誌 (ISSN:00182478)
- 巻号頁・発行日
- vol.102, no.12, pp.2073-2105, 2220-2221, 1993-12-20
Le shidosen est le plus important des systemes de credit administres par les temples durant l'epoque de Muromachi. Il se distingue par un taux d'interet exceptionnellement bas et par la securite de ses creances qui ne peuvent etre prescrites meme en cas de tokusei (徳政). Le shidosen est essentiellement une caisse alimentee par les dons de croyants du zen desireux qu'on celebre apres leur mort un office pour leur ame tous les ans ou tous les mois, et ce jusqu'a la fin des temps. A cette fin, il est necessaire de faire fructifier ces fonds sans prendre de risque. C'est pourquoi les temples appliquent un interet reduit et se tournent vers des emprunteurs qui ne risquent pas de leur faire defaut. De maniere generale, le recouvrement des creances au moyen age reste aleatoire. Mais les temples traitent avec une clientele sure: leurs propres bonzes et les doso (土倉) qui utilisent cet argent pour pratiquer l'usure, financer la levee des impots dans les domaines ou l'achat de nouvelles terres. Au debut du XV^e siecle, alors que les bonzes du zen se lancent dans ce type d'entreprise, beaucoup de doso sont crees par des employes de doso plus anciens dont l'origine remonte a l'epoque de Kamakura. La demande massive de fonds emanant des nouveaux usuriers va de pair avec le developpement du shidosen. Le bakufu de Muromachi (室町幕府) accorde a ce systeme un privilege: lorsqu'une annulation generale des dettes est decretee par tokusei, les creances du shidosen Sont maintenues, car le bakufu a fait du zen la religion officielle. Mais a l'epoque de Sengoku, les seigneurs feodaux remettent en cause ce privilege pour ne plus l'accorder qu'a certains temples a titre de faveur. Puis a l'epoque d'Edo, le privilege disparait avec les tokusei eux-memes. En outre, les temples recoivent desormais des subventions du bakufu et le shidosen perd de son importance.