著者
岸 彩子
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.105, pp.183-198, 2014-08-29 (Released:2017-03-31)

Cet article a pour objet de mettre en evidence la nature du present <<pro futuro>>(ppf). Ce present montre l'incompatibilite avec certaines expressions temporelles comme depuis ou un jour, ce qui semblerait contredire Serbat (1980), d'apres qui, l'indicatif present n'a aucune temporalite et n'exclut aucune periode temporelle. D'autre part, un enonce comme Hier, il vient est possible dans un contexte racontant le passe. Quand le deictique est postpose, l'enonce devient beaucoup plus difficile (*Il vient hier). Or pour le ppf, la place du deictique ne donne pas cet effet. En nous fondant sur la non-temporarile du present et en nous appuyant sur la notion de <<domain of discourse>>(Recanati 1996), nous formulons une hypothese comme suit ; l'indicatif present exprime que le proces s'effectue mais sans indiquer a quelle periode dans le temps. C'est le domaine, determine par le contexte et dans lequel le present est interprets, qui sert a situer, ou ne pas situer, le proces exprime par le present sur l'axe temporel. Nous distinguons ainsi deux domaines ; l'un, limits a une perspective spatio-temporelle, conduit a interpreter l'enonce au present comme le reportage de ce qui est percu par le locuteur, l'autre, qui est determine par le theme et qui n'est pas limits temporellement, dans lequel s'exprime non pas une perception mais un savoir, ce qui est le cas du ppf. Le ppf n'est pas compatible avec depuis parce que celui-ci exige un sujet qui se situe a un point temporel et qui, par concequent, peut etre celui de la perception. Le ppf, ne permettant aucune demonstration du sujet, ni de perception ni de jugement, exprime le proces comme une verite connue et partagee dans une communaute, et non pas un avis, dont la verite est assumee uniquement pour le locuteur. Etant une expression qui implique le sujet du jugement ou de l'attente, un jour, n'est pas permis dans un enonce au ppf.
著者
戸部 篤
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.77, pp.72-83, 2000-10-21 (Released:2017-08-11)

Nous examinerons ici le mecanisme semantique de la proposition infinitive independante, qui, malgre son incompletude syntaxique, constitue un enonce. De par sa definition traditionnelle, l'infinitif, forme nominale du verbe, conserve les deux aspects fonctionnels, nominal et verbal. Ils apparaissent egalement dans les emplois de la proposition infinitive independante. Le statut nominal de l'infinitif, ou celui-ci exrprime la notion du proces verbal, perment deux emplis: l'etiquetage et la paraphrase d'une autre expression donnee. On notera bien que l'infinitif exige indifferemment comme support de son apparition l'objet de reference, ce qui est une caracteristique premiere dans tous les cas de la proposition infinitive independante. Quant a ses usages verbaux, ou l'infinitif ne subit aucune determination personnelle, temporelle, modale, etc., on les regroupe ici en quatre types, que expriment respectivement un souhait, une exclamation, une consigne, et une deliberation. (1) Souhait: en choisissant comme moyen d'expression l'infinitif, l'enonciateur peut ainsi manifester son desir. (2) Exclamation: l'infinitif exclamatif implique l'existence de deux points de vue poopses. L'enonciateur, en se fondant sur son point de vue, met en caule la validite du proces, au moyen de l'infinitif qui renvoie a l'evenement ou l'enonce en question. (3) Consigne: l'infinitif dit imperatif tire de sa source, regle ou sorte de filiere, la valeur d'une consigne, c'est-a-dire la valeur deontique generale. (4) Deliberation: l'infinitif combine a l'interrogatif construit une forme de deliberation ou d'hesitation, lorsque l'enonciateur ne peut juger la valeur du proces. Ainsi les emplois de la proposition infinitive independante s'expliquent pqr les deux aspects, nominal et verbal, de l'infinitif.
著者
長沼 圭一
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.83, pp.90-100, 2003-10-21 (Released:2017-08-11)

Quand le motfemme apparait sans determinant en position attributive dans une phrase copulative, il y a au moins deux interpretations possibles : dans l'une, il s'agit de la feminite, et dans l'autre, il s'agit simplement du sexe feminin. Selon Riegel (1985), il y a de meme deux interpretations possibles a propos des noms de profession sans determinant en position attributive dans une phrase copulative : l'enonce Pierre estprofesseur s'interprete soit comme Pierre est professoral, soit comme Pierre enseigne. Le choix de l'une ou l'autre interpretation ne depend pas, comme le signale Riegel, du degre de l'adjectivation, totale ou partielle, du nomprofesseur, mais du fait qu'il decrit une ≪qualite≫ ou un ≪role≫ : il s'agit de la qualite de professeur dans la premiere interpretation, et du role de professeur dans la seconde. On peut done parler, dans le premier cas, de ≪fonction de description de qualite≫, et dans le second, de ≪fonction de description de role≫. Pour que la fonction de description de role soit possible, il faut operer des distinctions socio-culturelles : l'enonce je suisfemme presuppose l'intention de distinguer socio-culturellement la classe des femmes de celle des hommes, tandis que ce n'est pas forcement le cas dans l'enonce je suis une femme, qui exprime ce qu'est la locutrice au point de vue biologique, et non socio-culturel. Les syntagmes nominaux a fonction de description de role apparaissent sans determinant parce qu'ils sont a l'origine des etiquettes, qui referent sans determinant a des classes. Lorsqu'elles sont utilisees metalinguistiquement comme attributs du sujet humain, ces etiquettes, ne referant plus aux classes, ne jouent que le role de denominations de celles-ci, et entrainent par defaut l'interpretation de la categorisation.
著者
井上 奈緒美
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.83, pp.34-45, 2003-10-21 (Released:2017-08-11)

L'eglise de Combray, dans La Recherche, possede deux tapisseries du ≪Couronnement d'Esther≫, scene tiree de l'Ancien Testament. Proust se limite presque exclusivement a l'evocation d'Esther, heroine du Livre d'Esther, vetue de jaune, et a l'evocation d'arbres dores. Esther et les arbres se ramifient, devenant separement un leitmotiv important de l'oeuvre. Pourquoi Proust ne figure-t-il presque qu'Esther et les arbres? Dans la peinture ≪Esther et Assuerus≫ chez Proust, et dans la tapisserie du Coronnement d'Esther referee par l'ecrivain, est representee la scene celebre ou Assuerus tend son sceptre d'or a Esther. Il n'y a d'arbres qu'a l'arriere-plan. Si Proust a tenu compte de ces ceuvres, il a developpe sa vision propre. Proust a fait dans une lettre un dessin d'Esther, en decalquant la ≪Concordia≫, l'une des beatitudes que reproduisait une oeuvre d'Emile Male. Esther de ce dessin porte un sceptre, se rattachant a l'arbre comme symbole. Et il s'agit aussi de la ≪Concordia≫. Comme le montre un manuscrit, Proust symbolise, par Esther, la concorde entre le judaisme et le christianisme. Et on trouve dans une note de la Bible qu'un autre nom d'Esther, Hadassa, signifie en hebreu myrte. Proust represente le vrai nom d'Esther par des arbres. En outre, dans un carnet et des manuscrits, on trouve une reference du ≪myrte de Virgile≫. Le myrte, dans l'Eneide, est un attribut de Venus, la mere d'Enee conduisant son fils vers une nouvelle terre. Enfin, rappelons l'identite de couleur entre le rameau d'or de l'Eneide, et les arbres dores des tapisseries. Proust jalonne son roman, en figurant le vrai nom d'Esther par des arbres correles avec ceux de l'Eneide, pour mener a bonne fin sa propre tentative ardue.
著者
永井 典克
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.79, pp.3-13, 2001-10-21 (Released:2017-08-11)

L'histoire de Sophonisbe racontee par Tite-Live a inspire de nombreux dramaturges. Cette heroine s'empoisonne pour sauver la gloire royale contre le pouvoir romain: pour elle, la mort est preferable is la captivite. Le poison qu'elle prend est ainsi la manifestation de sa gloire. Mais nous constatons que l'amour de Massinisse prend une importance grandissante jusqu'is devenir la force motrice de la piece avec La Sophonisbe (1635) de Jean Mairet. Dans cette tragedie d'amour, en effet, Massinisse envoie le poison a Sophonisbe avec la promesse de la suivre et la Reine le prend de bon coeur sachant qu'ils seront unis chez les morts. Le poison symbolise maintenant leur amour, mais ii reste associe is la gloire: la Reine delare que sa mort par ce poison est une gloire puisque Rome apprehende sa vie. Il l'est cependant encore davantage dans la Sophonisbe (1663) de Pierre Corneille. Cette piece, out sont restitues les points historiques que Mairet avait modifies, redevient une tragedie de gloire. Bien plus, meme si le poete delare qu'il depeint la Sophonisbe historique, son heoine n'agit pas conformement is l'Histoire. Elle accuse Massinisse d'avoir perdu la dignite royale, refuse d'accepter son don et lui renvoje le poison: <<Reportez, Mezetulle, is votre illustre Roi / Un secours dont lui-meme a plus besoin que moi >>. L'amour a completement disparu. Quand Voltaire reerit cette histoire, ii met en scene un <<amant parfait >>: pour ne pas la livrer is Rome, Massinisse perce le sein de la Reine. Dans une tragedie d'amour parfait, le poison perd sa place. Le suicide etant un acte de volonte, Ia maniere dont un personnage se donne la mort resume et symbolise Ia vie que l'auteur a voulu lui donner.
著者
吉田 城
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.85.86, pp.273-291, 2005-03-01 (Released:2017-08-11)

Notre objectif, dans le present article, est de jeter quelques lumieres sur la genese de Du cote de chez Swann de Marcel Proust, en nous appuyant sur les premieres epreuves corrigees, dont l'existence n'a ete devouverte qu'en 2002. Il s'agit d'un jeu de placards etablis par l'editeur Grasset en 1913, sur lequel Proust a apporte de nombreuses corrections et additions. Chose curieuse, il n'y a guere de chercheurs proustiens qui se soient penches sur ce probleme. Une etude des procedes de correcton dans ces placards nous permettra de combler cette lacune concernant la genese de la Recherche. Voici le sort qu'a subi ce document preciex: apres la mort de Marcel, Robert Proust et sa femme Marthe l'ont conserve avec d'autres dossirs manuscrits de leur frere. Quand Robert est mort en 1935, Marthe l'aurait vendu au collectionneur Jacques Guerin, celui qui vendra a la Bibliotheque Nationale les treize Cahiers de brouillon (63 a 75). On a retrouve ces epreuves dans la collection de Guerin quand celui-ci a decede le 6 aout 2000 a l'ate de quatre-vingt-dix-huit ans. Le 6 juillet 2002, elles ont ete mises aux enchers chez Christie's a Londres. C'est le Musee Bodmer a Geneve, appele a cette epoque Bibliotheca Bodmeriana, qui les a acquises. Ces placards se composent de 52 feuilles de grand format, contenent chacune 8 colonnes imprimees et non paginees. La premiere feuille porte le timbre du ≪31 mars 1913≫, date de composition chez l'imprimeur Charles Colin a Mayenne. Sur la derniere feuille (l'avant-derniere page d'≪Un Amour de Swann≫) est appose le cachet du ≪14 mai 1913≫. Nous choisissons quatre episodes dont l'etat de correction presente un interet particulier : l'incipit de la Recherche, la lanterne magique, M. Vinteuil et sa fille et enfin l'ouverture d'≪Un Amour de Swann≫. L'examen de ces textes corriges nous devoile que Proust a continue avec acharnement et jusqu'au dernier moment le travail de suppression et d'ajout de facon a donner a ces episodes un sens profond qui puisse annoncer et preparer la suite du roman. Loin d'etre un simple remainement lexical, thematique ou stylistique, la correction proustienne nous rappelle ici comme ailleurs l'importance de la transformation textuelle, voire structurelle, qui ne cesse de s'effectuer au-dela de la premiere compositon de l'imprimeur.