著者
伊藤 玄吾
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
no.85, pp.221-231, 2005-03-01

L'appreciation de la reforme metrique de Baif est partagee, depuis son apparition, en deux camps radicalement opposes. Le jugement negatif le plus repandu insiste sur l'impossiblite de la metrique quantitative dans la poesie francaise, car ce serait avant tout contre la nature de la langue, qui ne distingue pas les syllabes longues et courtes. Effectivement, si l'on essaie de comprendre les vers mesures en scandant uniquement a partif des connaissances plutoto scolaires de la metrique latine et de la phonetique istorique du francais, il sera difficile de saisir la realite du nouveau systeme du poete. Alors que les litteraires avaient et ont ainsi tendance a juger les vers mesures de maniere meprisante, les musiciens et les musicologues de leur cote ont continue a considerer cette tentative comme plutot positive et interessante, en observant le meme probleme du point de vue de la mise en musique : comment traiter le decalage rythmique ou accentuel entre le texte lu 'naturellement' et sa version chantee, surtout quand la musique demande de 'mesurer' les vers en notes longues et courtes? La presente etude se propose d'aborder la metrique baifienne de maniere plus souple, tout en tenant compte des elements qui permettront d'apprecier le souci metrico-musical du poete, car il semble particulierement important de reconcilier les analyses metriques de la litterature et celles de la musique pour bien comprendre le projet de Baif sans etre trop speculatif. A titre d'exemples nous traitons les trois versions de l'adaptation du psaume LCVIII, dont les deux premieres (1569, 1573) sont en vers mesures et la derniere (1587) en vers rimes. Une comparaison de ces trois textes montre comment la version de 1573, mise en musique par le compositeur Jacques Mauduit (et conservee dans un ouvrage de Mersenne), est preparee et corrigee par rapport a celle de 1569 avec un souci de logique metrico-musicale. On releve notamment des operations comme l'elimination du e muet la ou tombe un accent musical ainsi que l'arrangement syllabique et syntaxique qui en reslute. Cette version, la plus elaboree en vers mesures de 1573 est aussi, malgre 'la contrainte metrique', la plus fidele au rythme du texte hebraique. On pourrait y voir la possibilite d'unification ideale entre l'hellenico-latinisme, l'hebraisme et la poesie francaise telle que l'imaginait Baif.
著者
倉方 健作
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
no.91, pp.127-139, 2007-09-20

L'ordre chronologique incertain des oeuvres de Rimbaud et ses rapides evolutions posent un probleme majeur, lorsqu'on cherche a identifier les influences poetiques reciproques entre Verlaine et ce dernier. Avant leur rencontre, Rimbaud a connu une telle evolution, attestee par ses <<lettres du Voyant>>et le rejet de ses premiers poemes, evolution dont Verlaine devait avoir connaissance. Dans une lettre a Rimbaud datee du printemps 1872, Verlaine lui demandait de lui envoyer ses <<prieres nouvelles>>ainsi que ses <<vers anciens>>. Il s'est donc rendu compte de la rupture entre deux periodes de la production rimbaldienne, bien avant son eventuelle lecture des <<lettres du Voyant>>. Verlaine avait une predilection pour certains poemes de Rimbaud ecrits avant leur rencontre. Du <<Bateau ivre>>, il a apprecie le <<debut imprevu, sans phrase, sans Il y avait une fois>>ou l'enonciateur s'identifie au bateau. La poetique des Romances sans paroles, dont l'impersonnalite sollicite l'empathie du lecteur, tient de cette caracteristique. Dans la deuxieme <<Ariette oubliee>>, l'enonciateur <<en delire>>devient <<une espece d'oeil double>>ou <<tremblote l'ariette de toutes lyres>>. Ce meta-poeme qui fait fonction de cadre du recueil nous revele ainsi une nouvelle poetique. Cependant, ce poeme, dont le titre initial etait <<escarpolette>>appartient en meme temps a l'univers de Watteau, des Fetes galantes. On voit donc que Verlaine n'a pas simplement repris la poetique rimbaldienne, mais qu'il l'a integree a sa poetique propre. Comme l'affirme Claude Cuenot, <<il n'a <<rimbaldise>>que pour devenir plus verlainien et se reveler a lui-meme>>.
著者
田ノ口 誠悟
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.122, pp.65-82, 2023 (Released:2023-03-31)

Une scénographie de l’altéritéles mises en scène des personnages étrangers dramatiques de Jean Giraudoux par Louis JouvetSeigo TANOKUCHI   Le présent article analyse les pièces de Jean Giraudoux mises en scène par Louis Jouvet et dont les sujets sont tirés des littératures classiques étrangères.   Dans les années 1920-1930, période où Giraudoux et son metteur en scène Jouvet ont donné la plupart de leurs oeuvres théâtrales, de nombreux étrangers et cultures étrangères sont arrivés en France pour changer ce qu’étaient les arts de l’époque : l’École de Paris était un mouvement des beaux-arts où étaient rassemblés des peintres de différentes nationalités comme Juan Gris ou Léonard Foujita, alors que les Ballets russes regroupaient des artistes réfugiés de ce pays. Lors de l’Exposition coloniale internationale à Paris en 1931, les cultures de l’Asie et de l’Afrique ont aussi été introduites et certaines d’entre elles ont inspiré les metteurs en scène de théâtre d’alors, dont Antonin Artaud qui s’est fait une idée du théâtre du corps à partir des danses balinaises.   L’oeuvre théâtrale de Giraudoux et Jouvet peut aussi être abordée par le prisme de ce contexte culturel international de l’entre-deux-guerres. De Siegfried (1928) à La guerre de Troie n’aura pas lieu (1935) ou Ondine (1939), Giraudoux a toujours écrit dans ses drames les étrangers et leur culture afin de témoigner son respect envers les « optiques de l’Autre » (A. Duneau). Quant à Jouvet, un acteur qui a débuté à New York lors du séjour de son maître Jacques Copeau aux États-Unis, il s’est consacré à l’invitation des troupes étrangères et a effectué les tournées à l’étranger, de l’Europe de l’Ouest à l’Amérique du Sud.   Ainsi, ce metteur en scène qui aimait le public étranger a été fasciné par les personnages étrangers de Giraudoux et a entrepris de leur donner sur scène une belle apparence exotique. En effet, en voyant les archives de mise en scène que Jouvet a laissées à la Bibliothèque nationale de France, nous comprenons qu’il a exécuté diverses inventions pour représenter les Troyens ou les Germains de l’écrivain : il ne recourait pas qu’aux décors ou accessoires du théâtre traditionnel, mais aussi aux techniques audiovisuelles les plus récentes de l’époque comme la musique enregistrée ou l’éclairage électrique. Et c’est bien grâce à ces nouveaux moyens que les spectateurs s’assimilaient fortement aux personnages étrangers sur scène et concevaient un attachement infini pour les terres lointaines.
著者
石橋 正孝
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.93, pp.139-152, 2008-08-25 (Released:2017-08-04)

ジュール・ヴェルヌ(1828-1905)の最も有名で最も人気のある作品である『八十日間世界一周』(1872年)には,数多くの先行研究が存在しているが,その大半はメッセージレヴェルの解読が中心になっているように思われる.それに対し,本論では,極めて特異な作品構造に注目した上で,連作『驚異の旅』全体のプロジェクトとして「地球の描写」が浮上する際に,この作品が果たした決定的な役割を示したい.まず第一部で,『八十日間世界一周』以前の小説が二系列に分類可能であり,両者の統合が「地球の描写」というプロジェクトを生んだことを論じる.続く第二部では,この統合が『八十日間世界一周』によって実現された事実を明らかにすると共に,小説版に先立って戯曲版が書かれ,小説刊行後に再度新しく戯曲化されるというその成立過程を通じて,この作品の特異性を再確認する.