著者
原 大地
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.91, pp.140-154, 2007-09-20 (Released:2017-08-04)

Les premiers vers de Mallarme sont ceux d'un garcon qui remplit ses cahiers en revant qu'un jour il sera un poete fecond et rivalisera avec ses maitres romantiques. Sans doute connait-il ensuite Baudelaire, Poe et Banville et eprouve-t-il des crises intenses qui bouleversent sa vie litteraire et spirituelle ; il n'oublie pourtant jamais le destin et le devoir dont le romantisme charge les poetes. N'est-ce pas cette mission epique qui l'incite plus tard a pratiquer a sa facon l'interaction de l'ecriture et du siecle ou celle-ci est posee? Ce petit essai tente d'apporter une contribution a la recherche de cette lignee au moins inavouee sinon cachee : nous situons Mallarme dans la descendance de Hugo, qui l'a tant charme dans sa jeunesse et dont la mort lui a donne le sentiment que venait de s'ouvrir un <<interregne>>poetique. Partons du vers initial du poeme <<Les Fleurs>>, qui est un de ses premiers poemes publies : <<Des avalanches d'or du vieil azur [...]>>. Hugo avait ecrit un vers fort semblable dans La Legende des siecles : <<Des avalanches d'or s'ecroulaient dans l'azur>>. Ressemblance assez connue que nous reexaminerons a notre tour, en recourant aux concepts de fecondite et de sterilite. Cependant, notre intention n'est pas de reprocher a Mallarme un plagiat quelconque, mais de voir au debut de sa carriere une experience de sterilite, experiencce negative qui prepare pourtant la <<rarete>>de sa propre poesie. Nous determinerons ainsi le point qui separe non seulement les deux poetes mais aussi la poesie romantique et celle qui lui succede. Il nous sera necessaire d'etudier aussi le cas de Baudelaire, qui a approfondi l'imaginaire de la sterilite et l'a instaure au coeur meme de la poesie francaise moderne.
著者
高木 雅惠
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス文学論集 (ISSN:09136770)
巻号頁・発行日
no.41, pp.13-26, 2006-11-20

<voir> : C'est l'origine de la vision. Comment Prosper Merimee saisit-il cette nuance? En 1840, il a commence des etudes historiques pour preparer les biographies, et cette annee sera un moment de transition dans son histoire personnelle. Les etudes des connaissances sur la vue de Merimee venaient de la scolastique jusqu'a present, car il avait une preference pour <<l'oeil de l'esprit>>. Cependant il avait aussi des connaissances sur l'oeil et l'organe de la vue, sa connaissance de la vue releverait donc de la phenomenologie de 1840. En outre pour l'Histoire, la vision est essentielle. Par consequent, on pourrait elucider les connaissances historiques de Prosper Merimee par le moyen de la vue. En 1830, il acquiert des connaissances sur la vue plus precisement, pendant son sejour en Espagne. Il prend conscience grace a la course de taureaux. Dans le premier chapitre, nous envisageons les connaissances de sa vision par le verbe <voir>, et puis nous regarderons l'environnement de sa vision. Enfin nous etudierons le contexte historique. Dans le deuxieme chapitre, nous confirmerons sa vision en 1830 dans Lettre d'Espagne, Musee de Madrid et Notes d'un voyage. Dans le troisieme chapitre, nous verifierons sa vision en 1840 sur Salon de 1839 et Colomba. A la fin, nous dechiffrerons sa vision en 1840. En 1840, son sens de la vue implique la reversibilite, parce que le sujet du regard et le l'objet du regarde echangent sans cesse leurs perspectives. La signification de sa vision vers 1840 confirme celle de la phenomenologie. La vision de Prosper Merimee nous indique aussi la difficulte de la signification de la vue.
著者
高井 奈緒
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.100, pp.205-221, 2012-03-14 (Released:2017-03-31)

Comment des ecrivains dits realistes, dont la description est censee avoir pour enjeux la desidealisation et l'observation d'apres nature, ont-ils represente le maquillage alors meme que celui-ci faisait l'objet de controverses sur la morale et la beaute? Dans De la mode (1845), Gautier critique la couleur naturelle de la peau comme signe de grossierete : it loue le maquillage pudique qui unifie la peau par le blanc et qui ennoblit le corps humain en lui conferant l'apparence de la statuaire. Baudelaire, quant a lui, affirme dans L'Eloge du maquillage (1863) qu'une beaute surhumaine s'acquiert par le fard qui permet de souligner le caractere charnel du corps. Cette sensibilite eminemment subversive au maquillage affleure dans la representation qu'en font les romanciers realistes, representation bien proche des idees de Baudelaire. Dans L'Education sentimentale (1869), Flaubert evoque l'attirance de Frederic pour la paleur du visage des femmes, revelee par le fard qui a coule. Dans Nana (1880) de Zola, la figure de la comedienne, grimee pour jouer La Venus blonde, ensorcelle rapidement le comte Muffat en eveillant en lui la concupiscence, mais au final un tel masque ressemble a ce visage decompose de l'heroine defunte que la variole a frappee : la physionomie inspire desormais l'horreur. Enfin, dans Cherie (1884), Edmond de Goncourt qualifie de <<tache effrayante>> le rouge applique sur le visage moribond de l'heroine. Dans ces trois oeuvres, le maquillage, qui doit normalement dissimuler les defauts et creer une beaute superficielle, fait apparaitre au contraire la chair, le plus souvent maladive ou decomposee sous la peau. Il constitue ainsi un artifice qui permet d'exprimer de facon concrete et realiste le fantasme inconscient des romanciers, fantasme inevitablement associe au desir et a la peur que suscite la chair feminine.