著者
辻村 永樹
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.105, pp.199-215, 2014-08-29 (Released:2017-03-31)

Certes Senancour fut considers comme precurseur romantique, mais c'est surtout autour de 1834 qu'il fut bien apprecie : Son roman Oberman (1804) tomba presque dans les oubliettes jusqu' a la publication de la deuxieme edition (1833). Nous essayons d'examiner quelques elements ajoutes dans la deuxieme edition de ce roman et d'y reflechir en invoquant la notion de <<marginal man>> ou homme marginal. On peut affirmer que le heros de ce roman, qui s'est refuse a prendre un metier et vit en ermite dans des villages dans la vallee, est typiquement un <<marginal man>> dans differents sens du terme. Ce que le heros desire n'est pas tant la nature elle-meme que les <<illusions>> de son enfance. Cependant, elles se transforment en <<fantome>> vide, et a la fin de la premiere edition, le heros prend conscience qu'il erre comme une <<ombre>> flottante dans ce monde qui ne peut jamais realiser ses <<illusions>>. Dans la deuxieme edition, Senancour ajoute deux nouveaux textes (Lettre XC et << Derniere partie d'une lettre sans date connue>>) et quelques nouvelles notes. Dans Lettre XC, M^<me> Dellemar, que le heros avait autrefois aimee, vient le revoir. Or, dans une nouvelle note, on peut voir l'image d'une femme qui apparait aux derniers moments de la vie d'un homme. L'apparition mysterieuse de M^<me> Dellemar nous rappelle cette image de femme, et elle ressemble a une revenante qui invite le heros de l'autre monde. Il s'en emeut beaucoup mais it decide finalement de renoncer a son amour et d'ecrire un livre en vivant une vie monotone. Entre l'enthousiasme de l'amour et la mort, it choisit de continuer a etre <<marginal man>>. Dans <<Derniere partie d'une lettre sans date connue>> mise a la fin, le heros souhaite retrouver quelque chose de l'illusion infinie de ses derniers moments. Il decide de vivre en reprenant l'aspiration a l'<<illusion>>. Avec la publication de la deuxieme edition, Oberman est devenu pour ainsi dire, l'histoire du retour au monde terrestre du heros depuis le monde des <<fantomes>> et des <<ombres>>.
著者
阪村 圭英子
出版者
日本フランス語フランス文学会
雑誌
フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
巻号頁・発行日
vol.88, pp.123-134, 2006

Parmi la centaine de noms de fleurs que contient A La Recherche du Temps perdu, nous analysons la glycine bien qu'elle n'y aparaisse qu'une seule fois. Pourquoi chosir cet hapax? La particularite de ce mot s'explique par sa situation dans le roman : Proust termine ≪Autour de Mme Swann≫ par la metaphore ≪comme sous un berceau de glycines.≫ La glycine, qu'a cette epoque le japonisme a mise a la mode, convient parfaitement a la description de Mme Swann, qui adore les varietes japonaises du chrysantheme. En outre, la tonalite mauve de sa toilette et de la fleur produit un effet pittoresque a la fin du recit parisien. Pourtant, dans la dactylographie de la promenade au Bois, la mention de la fleur se trouvait au milieu du fragment,, tandis qu'ellle occupe la position finale dans le texte imprime. La raison en est que, juste avant la publication de 1913, sur les exigences de Grasset, Proust divisa en deux volumes ce qu'il avait prepare comme un seul. Extrayant plusieurs pages de l'evocation du Bois, il en fit la conclusion du premier volume. Ce qui restait servit a clore la premiere partie des Jeunes Filles en fleurs, en placant definitivement la glycine comme dernier mot. Notons que, dans les textes de Proust, les seules descriptions de la glycine se rapportent aux oeuvres de ses amis, Robert de Montesquiou et Lucien Daudet. Surtout, dans le roman de ce dernier, Le Prince des Cravates, Proust admirait avec ferveur les passages mentionnant cette fleur. Est-il possible que, dans La Recherche, la glycine rende temoignage a leur amitie? Un seul mot, certes, mais riche de sens.