- 著者
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坂本 尚志
- 出版者
- 日本フランス語フランス文学会
- 雑誌
- フランス語フランス文学研究 (ISSN:04254929)
- 巻号頁・発行日
- vol.104, pp.203-218, 2014-03-15 (Released:2017-03-31)
Les enquetes philosophico-historiques menees par Michel Foucault mettent sans cesse en question la raison totalisatrice et universelle, dont on peut trouver le modele chez Hegel. Si ce philosophe allemand annule ce qui est exterieur a la philosophie par la dialectique, Foucault cherche dans ce <<dehors>> la possibilite d'une nouvelle pensee philosophique. Nous tentons dans ce texte d'examiner cette pensee du <<dehors>>, en prenant comme point d'ancrage l'analyse foucaldienne du concept de la parresia, le dire-vrai de la Grece ancienne. En 1982, Foucault evoque pour la premiere fois ce concept, a savoir l'obligation ethique faite au maitre de dire avec la plus grande franchise la verite a son disciple. Toutefois, l'annee suivante, dans le cours intitule Le gouvernement de soi et des autres, Foucault modifie largement cette definition, et dans son commentaire sur Ion d'Euripide, il met l'accent sur l'origine politique de la parresia. La se pose une nouvelle question : comment la parresia politique s'installe-t-elle au coeur de la philosophie? Se referant a des textes platoniciens, Foucault decrit ce deplacement comme resultat d'une tension entre la parresia et la democratie. Cette <<genealogie>> de la parresia est une critique de la philosophie en general : si le lien entre la parole et la verite est extrinseque a la philosophie, a quel titre le discours philosophique est-il vrai? Ainsi apparait une ligne qui nous mene de la parresia antique a la question kantienne de l'Aufklarung, ligne dans laquelle se trouve egalement la pensee foucaldienne. Cette histoire de la parresia est donc un lieu ou se croisent le passe et le present, ou la philosophie et son dehors.