- 著者
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樋口 陽一
- 出版者
- 日本学士院
- 雑誌
- 日本學士院紀要 (ISSN:03880036)
- 巻号頁・発行日
- vol.57, no.2, pp.47-63, 2002 (Released:2007-06-22)
Quant au terme de“droits de l'homme”, notion clé du constitutionnalisme contemporain, it faut bien distinguer entre les deux. Les droits de l'homme lato sensu peuvent se définir comme une revendication, regardée légitime, pour la possibilité de mener une vie d'une façon humaine. Le terme anglais Human Rights aurait d'ailleurs cette résonnance. Or, queue est la façon humaine de mener une vie? La réponse dépendrait du contenu de l'adjectif “humain”, et elle serait nécessairement variable d'une culture à l'autre. À l'extrême, être tout dévoué à la communauté à laquelle on appartient, pourrait être regardé comme la manière la plus “humaine”de vivre dans telle ou telle société.S'agissant des droits de l'homme stricto sensu, ils présupposeraient, comme titulaire des droits, l'individu“doppelfrei”, libéré à la fois de l'oppression et de la protection des corps statutaire et féodal. Les droits de l'homme, entendus dans ce sens strict, sont les produits historiques de la modernité individualiste d'origine occidentale. Ile ne peuvent pas être dissociés de la notion de l'individu qui se décide et qui assume la conséquence de sa propre décision, tandis que les droits de l'homme lato sensu pourraient s'adapter à une conception plus on moms communautariste.Les droits de l'homme stricto sensu exige ainsi une manière de vivre qui semblerait, du point de vue de certaines cultures, être plutôt“inhumaine”. Même au sein de la zone culturelle occidentale, la croyance en la vertue de l'individu se trouve de moins en moins certain, et la tentation même à la démission de l'individu risque de se propager (“Escape from Freedom”).Ainsi, un sceptisme à l'égard de la notion de l'homme titulaire des droits de l'homme stricto sensu fermente, depuis des decennies, dans le milieu intellectuel. L'accusation est lancée surtout del apart du femminisme et du multiculturalisme d' après laquelle la notion même des droits de l'homme serait anachronique et dépassée.Tout en respectant la pluralité des cultures en général, comment défendre le noyau essentiel des droits de l'homme, la liberté reconnue à chacune et à chacun de choisir sa propre identité? La culture des droits de l'homme peut se concilier avec l'exigence légitime de la pluralité des cultures, tant que ces dernières acceptent ce noyau dur. Or, il ya bien des cultures qui refusent, au nom de leur tradition ou de leur identité collective, la prémisse même d'une coexistence avec la culture des droits de l'homme. Le véritable enjeu émerge ainsi.