- 著者
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濱田 正美
- 出版者
- 東洋文庫
- 雑誌
- 東洋学報 = The Toyo Gakuho
- 巻号頁・発行日
- vol.55, no.4, pp.437-465, 1973-03
La révolte des ouïghours et des doungans (musulmans chinois) de Xinjiang (le Turkestan chinois) qui, éclata en 1864 est attestée par des sources chinoises, documents officiels surtout, par les rapports des missions européennes qui rendirent visite a Yaʻqūb Bek et par les textes des auteurs ouïghours eux-mêmes.Ces derniers constituent un ensemble d’une vingtaine de documents, écrits on čaġatay eu en persan. La plupart sent inédits, mais parmi eux quatre ou cinq ont déjà été publiés, notamment notre texte Kitāb-i ġazāt dar mulk-i čīn (Le livre de la guerre sainte contre la Chine) en 1880-1881 par N. N. Pantusov. Bien qu’il soit accessible grâce à cette édition, Kitāb-i ġazāt dar mulk-i čīn n’a jamais été l’objet de recherches scientifiques.C’est un récit historique on vers qui a été composé en 1876. L’auteur en est un habitant de la ville de Guldja nommé Mullā Bilāl. C’était un homme assez cultivé. Entre autres il connaissait si bien la littérature et l’historiographie traditionnelles turcopersanes de l’Asie Centrale qu’on lui donna le surnom de Nāẓim (le poète). Quoiqu’il fût musulman pieux, on peut reconnaître des éléments hétéorodoxes et des vestiges, disons, dîu chamanisme dans ses idées religieuses. Cette hétéorodoxie ne lui était pas particulière mais il la partageait avec ses compatriotes—les tarantchis (les ouïghours astreints à cultiver le domaine de l’Etat dans la région d’Ili). Son nationalisme qui prend une forte couleur religieuse lui fait décrire les prélèvements excessifs de la part des autorités locales de la dynastic Qing sur les ouïghours avec beaucoup de commisération. Il relate avec beaucoup de détails sanglants et une satisfaction évidente les révolte et la revanche impitoyable de son peuple contre les mantchous et les chinois. Il est amer mais résigné quand il s’agit des dissensions intestines des rebelles.La description des batailles entre les tarantchis et les russes, celle de l’occupation de la région d’Ili par l’armée russe en 1871 qui se trouvent à la fin de cette oeuvre, méritent une attention spéciale, parce qu'elles sont le seul document connu jusqu’à maintenant écrit par des tarantchis concernant cet événement.