- 著者
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合田 正人
- 出版者
- 日本ミシェル・アンリ哲学会
- 雑誌
- ミシェル・アンリ研究 (ISSN:21857873)
- 巻号頁・発行日
- vol.5, pp.15-28, 2015 (Released:2019-07-12)
Comment lire Le bonheur de Spinoza, mémoire du DES rédigé par le jeune Michel Henry sous la direction de Jean Grenier à Lille au cours de l’année universitaire 1942-1943 ? Avant la publication de ce texte en 2004, il y avait peu de gens qui sentaient la nécessité de se référer à Spinoza afin d’analyser les textes de Henry. Aussi le texte imprévu sur Spinoza a-t-il plus ou moins étonné les lecteurs de Henry ; étonnement est devenu d’autant plus grand qu’après ce texte-là Henry n’a plus mentionné Spinoza ou presque. Etant donné que le sujet même du mémoire a été proposé à Henry par Grenier, n’étatit-il qu’un produit tout à fait accidental ? Ou bien, l’‘‘esprit de Spinoza’’, comme le dit Jean-Luc Marion, survivait-il malgré l’apparence dans tout l’itinéraire de Henry ? Ces deux hypothèses nous paraissent inadmissibles. Dans ces conditions, nous nous sommes propososé de montrer que la découverte des contradictions ou de la limite insurmontable du spinozisme dans Le bonheur de Spinoza était nécessaire à Henry pour élaborer les positions de L’essence de la manifestation. En deuxième temps, nous avons pris Levinas, admirateur de Henry, pour un autre cas de ‘‘forclusion de Spinoza’’(Jean-Luc Nancy) ; mais le ‘‘forclos’’ ne reviendrait-il pas dans Levinas aussi bien que dans Henry ?